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2. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 3. SIECLE. » pp. 107-119

Il doit savoir que c'est le Diable et non pas Dieu qui a inventé toutes ces choses: aura-t-il l'impudence d'exorciser dans l'Eglise les Démons, dont il loue les voluptés dans les Spectacles ? […] L'Idolâtrie, comme j'ai déjà dit, est la mère de tous les Jeux; et pour attirer à soi les fidèles Chrétiens, elle les flatte, et les charme, par les voluptés des yeux, et des oreilles. Le Démon sachant que l'Idolâtrie toute nue donnait de l'horreur, il la revêtue de la volupté des Spectacles, pour la rendre aimable. […] Car comme la vertu, conduit à la vie éternelle, aussi la volupté conduit à la mort : Car quiconque s'attache aux choses temporelles, perdra les éternelles : Quiconque met sn affection aux choses de la terre, n'aura point de part aux biens du Ciel. Comme c'est par la vertu, et par les travaux que Dieu nous appelle à la vie ; c'est par la volupté que le Diable nous conduit à la mort : comme on acquiert le véritable bien par de faux maux, on se procure les véritables maux par de faux biens.

3. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

C’est acheter bien cher la volupté d’autrui par sa propre incommodité, tanti emitur voluptas aliena , dit Pline le naturaliste ; il faut donc alors doubler la dose comme dans les liqueurs & les ragoûts, à force de boire des liqueurs fortes, d’user de viandes épicées ; le palais, les nerfs olfactoires sont si blasés qu’il n’y a plus rien d’assez fort pour piquer les organes ; la volupté punit de même ses insensés amateurs. […] Les Gaules n’ont plus été connoissables, le faste est devenu dignité, la hauteur vertu, l’orgueil décence, la volupté politesse. […] 3.° Tel est encore le portrait des libertins dans le livre de la Sagesse, leur premier, leur plus grand plaisir qui assaisonne tous les autres ; c’est la volupté des odeurs. […] Voilà le théatre, voilà les actrices, Déesses de la volupté dans le Palais des Dieux. […] & les parfums qu’on répandoit par volupté, ou les prodigue par nécessité, & les corps qu’on embeaumoit pendant la vie, avec le plus de sensualité, sont ceux qui plus infects que les autres, en rendent la profusion plus nécessaire.

4. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

Cette réfléxion, si un Poète licencieux était capable de le faire, doit engager à rompre, à briser ces crayons coupables, qui prêtent tant de charmes à la Volupté. […] Or que penserons-nous d’un spectacle qui nous vante les attraits de cette volupté pernicieuse, & qui nous contraint à nous livrer à ses impressions ? […] Si tout est à découvert, on est rassasié, il ne reste plus rien à chercher, rien à désirer, & l’on arrive tout d’un coup à la langueur, en croyant courir à la volupté. […] A chaque ligne on est averti que le genre de cet Opéra Bouffon respire la volupté, l’amour du libertinage. […] & Dorlis s’écrirait-t-il, « rien n’est égal à cette volupté » !

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