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76. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

Non, sans doute, un ouvrage où le fanatisme est peint des couleurs les plus noires, c’est-à-dire de ses véritables couleurs, non sans doute, un ouvrage où la tolérance est prêchée sans cesse, ne sauroit nuire à la Religion, à moins que la Religion ne soit essentiellement fanatique, & prodigue du sang des hommes. […] Un bon Citoyen ne doit-il pas traiter sa Nation, comme un véritable ami traite son ami ? […] Depuis cet avilissement du Théâtre, nul homme d’un véritable génie n’est entré dans la carrière. […] Si les intérêts particuliers s’anéantissent devant l’intérêt public, si l’on fait aux préjugés cette guerre ardente & vigoureuse, digne du Peuple qui s’assemble, & du siècle qui voit s’opérer une aussi grande révolution, alors le nom de François deviendra le plus beau nom qu’un Citoyen puisse porter ; alors nous verrons s’élever des vertus véritables ; alors le génie, sans cesse avili par le despotisme, reprendra sa fierté naturelle. […] Tant que j’écrirai, ma plume, soumise à la véritable décence, ne se permettra jamais ces affreux Libelles, répandus de nos jours avec tant de profusion, pour troubler le repos des Citoyens & déshonorer des familles entières.

77. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre IV. Que les Danses sont défendues dans les lieux saints. » pp. 22-25

Nous vous enjoignons (ajoute-t-il plus bas) de détruire et d’arracher cette mauvaise coutume, qui est un véritable abus, afin que la sainteté des Eglises ne soit point violée par ces jeux profanes et indécents. » Mais il n’y a point de preuve plus puissante pour établir cette vérité, qu’on pèche grièvement lorsqu’on danse dans quelque lieu Saint ; que ce qui est marqué dans un Canon de ceux qu’on nomme Pénitentiaux, qui condamne à trois ans de pénitence, celui qui aurait commis cette irrévérence, que de danser seulement devant l’Eglise.

78. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Le premier avantage, celui même qui engendre tous les autres, est de ramener les Lettres à l’esprit de leur véritable institution : elles n’ont point pour objet, comme on pourroit le penser d’après l’abus qu’on en a fait dans ces derniers temps, de procurer un stérile amusement, ni de servir de pâture à quelques hommes peu propres au maniement des affaires publiques. […] Si ces merveilles nous paroissent aujourd’hui presque incroyables, c’est que nous avons perdu de vue le véritable esprit des Lettres, & que nous les avons, en quelque sorte, dénaturées par nos institutions politiques. […] Pouviez-vous trouver mauvais qu’on cherchât à dissiper le prestige qui fascine les yeux du commun des Lecteurs, & à ramener les Lettres à l’objet de leur véritable institution.

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