La matière médicale qu’il employa avec le plus de succès, fut le théatre, dont par l’ordonnance de son Médecin, Sa Majesté Suédoise prenoit chaque jour quelque dose comme le Cardinal de Richelieu prenoit par l’avis des Médecins un recipé de l’Abbé Bois-Robert ; espèce de Bordelot très-habile Charlatan & Comédien, qui à la vérité ne savoit pas la Médecine, mais qui composoit des comédies, ce que ne faisoit pas le Bois-Robert de Suede. […] Chanut, ami du Philosophe, Ambassadeur de France, ce qui est confirmé par une des lettres de cette Reine ou pour s’excuser de sa facilité à croire & à embrasser une nouvelle Religion, elle avance que depuis sept à huit ans, elle avoit des remords, de vives lumières qu’elle cherchoit à éclairer, & que Descartes l’avoit dessillée en bien de choses ; l’un & l’autre est possible, quoiqu’il en soit de l’aurore de ce grand jour & des Apôtres qui en ont ouvert la barrière à ses yeux ; ce n’est pas la peine de disputer à personne la gloire d’une si médiocre conquête, qui dans la vérité n’est ni honorable à l’Église, ni utile à personne ; dans la vérité comme dit Baile, quoiqu’elle professât le Luthéranisme à Stocholm, la Religion Catholique à Rome, elle n’étoit Luthérienne ni Catholique, elle n’avoit aucune Religion ; c’étoit une Actrice qui jouoit la comédie. […] Je ne sais si Christine sentit toute la vérité & tout le sel de ces paroles.
Après avoir démontré qu’il ne blesse aucunement la vérité dans tout ce qu’il nous représente de merveilleux ; il est facile de faire connaître qu’il la respecte sans cesse dans les moindres parties de son action, & dans les sentimens de ses Personnages. […] Le Poète lyrique doit faire attention aux vérités que je viens de lui découvrir. […] Sur tout gardons-nous de rien embellir de rien défigurer aux dépens de la vérité. […] Je me serais bien gardé de tracer un parallèle aussi singulier, si je ne me piquais d’écrire pour dire la vérité : j’ai cru qu’il me fallait raisonner, & non suivre les caprices du siècle.
S’ils aiment, s’ils font le mal ; cela vient de ce qu’ils ne connaissent point le bien, et qu’ils ignorent ce que la vérité demande d’eux. Mais pour nous, qui avons la connaissance de la vérité et du bien ; non seulement nous ne le faisons pas, mais même nous faisons tout le contraire. » Il faut encore mettre ici après les Pères de l’Eglise, les sentiments des gens doctes et pieux qui ont paru presque de notre temps. […] « Ipsa sunt spectacula utilia, salubria, ædificentia, non defluentia. » Mais parce que la plupart des Chrétiens sont devenus tout charnels ; les Pères se rabaissants à leur faiblesse, leur proposent encore d’autres divertissements, qui sont à la vérité plus grossiers : mais qui ne laissent pas d’être très innocents. […] Mon Dieu qui découvrez la lumière de la vérité à toutes les personnes qui sont dans l’égarement afin qu’elles puissent retourner dans la voie de la justice ;Or. du 3.