Il se trompe. […] Le Curé ne se trompe pas ; il approuve la vocation de Mélanie, & il dit que les motifs qui l’ont déterminée n’ont rien que d’estimable, rien qui puisse troubler un état désirable. […] Elle veut justifier sa pusillanimité, en disant : Qui peut vouloir tromper en ces derniers momens ? […] celui qui est assez aveugle, assez endurci, assez scélérat, pour se tromper volontairement soi-même, en mourant dans l’impénitence, au milieu de tous les secours de la religion. […] Sur son front, dans ses traits la grace répandue (ce n’est pas au moins la grace intérieure du Saint-Esprit, qu’on ne s’y trompe pas), son maintien, de ses yeux la touchante douceur, & le son de sa voix encore plus enchanteur, &c.
Il est aisé de sentir combien il se trompe en prétendant qu’elle n’attaque que les ridicules seulement ; & que les vices atroces sont aussi de son ressort.
Trompée la première aux apparences, je me crus permis de répondre aux avances d’un homme aimable, qui possède tout ce qui peut rendre une femme heureuse.