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59. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE IV. Des Femmes de Théâtre. » pp. 42-48

J’ai prouvé, si je ne me trompe, que le Théâtre est pernicieux dans l’état où il est aujourd’hui : il y aurait, dit-on, de l’inconvénient à le supprimer : mettons tout en usage pour le réformer au point d’en faire un amusement aussi utile qu’agréable ; car je suis persuadé que le Théâtre serait bien moins redoutable à la vertu, et qu’il produirait même un bien réel à la société, si, en y laissant les traits enjoués et les saillies d’esprit qui peuvent exciter à rire, on en faisait une Ecole de bonnes mœurs et, pour ainsi-dire, une Chaire publique où l’on débiterait, aux personnes de tout sexe, et de tout âge, les maximes de la plus saine morale, avec gaieté et sans les effrayer par l’appareil de l’austérité, et du pédantisme.

60. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

C’est la réponse que fit le grand Bossuet à Louis XIV : « Je crains, dit cet illustre prélat, que la probité de ces gens ne soit celle du monde, qui ne savent s’ils sont chrétiens ou non, et qui s’imaginent avoir rempli tous les devoirs de la vertu lorsqu’ils vivaient en gens d’honneur sans tromper personne, pendant qu’ils se trompaient eux-mêmes en donnant tout à leurs plaisirs ; ils ignorent que quand ils n’auraient rien à craindre pour eux-mèmes, ils auraient encore à craindre le scandale, qu’ils donnent aux autres. […] Bernard disait avec énergie : ne vous y trompez pas ; Dieu a en horreur les partisans des spectacles. […] S’il y a des personnes qui fréquentent le théâtre et les sacrements, ces personnes se trompent grossièrement, parce qu’elles entretiennent dans leur mauvaise profession des gens, qui sont notés d’infamie et qu’elles scandalisent les autres par ce mauvais exemple ; cependant, comme il peut y avoir des circonstances extraordinaires, qui forcent certaines personnes à se trouver au théâtre, nous leur avons indiqué les dispositions avec lesquelles elles doivent y assister.

61. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

Mout, Anglois, fin du théatre, prouve qu’on s’est trompé, le mot d’aristote ne signifie pas ce que nous entendons par passion, mais infortune, calamité, ce qu’il justifie par d’autres passages. […] Ami Lecteur en sçais tu la raison, Ce que l’on aperçoit de sa folie extrême, Mon cher Lecteur vous vous trompez vous même, C’est que ce fou logeoit aux petites maisons, Rien de si sot que nos petits-maîtres, & nos amateurs de comédie, rien de si ridicule que leur persiflage. […] On dit communément que la France est redevable à l’Italie de la renaissance des lettres, sur-tout de son théatre, que nos poëtes sont les éleves des Dantes ; des Petrarque, de l’Arioste, du Tasse, & notre théatre du théatre Italien M Linguet croit que l’on se trompe ; c’est l’Espagne qui l’a formé. […] Il se trompe sur ce point, l’Arrêt relaxa le Pere Girard, condamna la Cadiere.

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