Entreprendroient-ils des travaux inutiles, si la louange & le profit ne les en récompensoit ? […] Celui qui s’abandonne au crime, a plus d’efforts à faire, plus de travaux à soutenir, plus de combats à livrer ; il n’est point de mer plus orageuse : c’est un homme possédé du démon.
Comme je n’ai en vue que le bien de la République, je m’expose volontiers à la critique de ceux qui ne se piquent pas de beaucoup de délicatesse sur les règles des bonnes mœurs ; étant persuadé au surplus que les gens de bien me sauront quelque gré de mon travail : leur approbation, si je parviens à l’obtenir, suffira pour me satisfaire.
Si c’est-là une bonne école, une pieuse éducation, si ce sont-là des leçons de sagesse, de modestie, d’économie, d’amour de la retraite & du travail, ce n’est pas dans l’Evangile qu’on les trouve. […] Instruisons les bon pasteurs de la campagne (l’Abbé Coyer est un supérieur de séminaire, il est si édifiant qu’il instruit le clergé), qui ne veulent pas que le chene antique, cémoin des travaux journaliers, le soit aussi des danses innocentes qui font respirer un moment le cultivateur accablé. […] Les travaux journaliers se font dans les champs, & non autour du chêne antique ; des danses, de tout un jour d’où l’on sort tout essoufflé & tout en sueur, ne font pas respirer un moment le cultivateur accablé. […] Il faut opter, leur permettre ce léger délassement dans un temps dont ils peuvent disposer, ou les condamner à un travail perpétuel (non pas du moins les jours de fête), sans goûter le moindre plaisir.