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211. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

On remarquera qu’il avoit déjà composé ses principaux chefs-d’œuvres quand il exposoit ces réflexions, fruits de son expérience & de ses travaux. […] Bien-tôt ils vous diront que les plus saintes loix, Maîtresses du vil peuple, obéissent aux Rois ; Qu’un Roi n’a d’autre frein que sa volonté même ; Qu’il doit immoler tout à la grandeur suprême ; Qu’aux larmes, au travail le peuple est condamné, Et d’un sceptre de fer veut être gouverné ; Que s’il n’est opprimé tôt ou tard il opprime.

212. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Ils sçavoient s’attacher au travail le plus rude, Des Peuples ennemis braver la multitude, Des plus affreux climats affronter les horreurs, Des plus fiers élémens combattre les fureurs. […] de Saint-Evremond appelle « une sottise chargée de musique, de danses, de machines, de décorations ; une sottise magnifique, mais toujours une sottise ; un travail bizarre de Poésie & de Musique, où le Poëte & le Musicien également gênés l’un par l’autre, se donnent bien de la peine à faire un méchant Ouvrage85 ». […] Boyer, dit M. l’Abbé d’Olivet 88, avoit du génie, de l’inclination au travail, & qu’il portoit l’habit Ecclésiastique ; n’auroit-il pas dû choisir une autre route plus convenable à ses talens & à son honneur que celle du Théatre ? […] Au reste on s’est expliqué page 81 de nos Lettres, sur l’hommage que l’on doit à la Musique, dont l’invention doit être même considérée comme un présent que l’Auteur de la nature nous a sait pour l’employer à chanter sa gloire, à lui exposer nos besoins, à le remercier de ses dons, à manifester notre joie dans la prospérité, à dissiper nos chagrins dans nos afflictions, à soulager nos peines dans nos travaux, à exciter enfin l’ardeur martiale dans le cœur des combattans, Quid autem aliud in nostris legionibus cornua ac tubæ faciunt ? […] Seguier 228, tend à réunir tout dans la Société, sans y rien confondre, & qui fait du travail, de la fidélité, du courage & de l’obéissance aux Loix, autant de droits aux récompenses de la vie future ».

213. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Charles IV & Charles V. » pp. 38-59

Son dernier mariage avec Madame d’Apremont fut bisarre ; il avoit soixante deux ans, & quoique d’un tempéramment vigoureux, il s’étoit usé par tant de guerres, de travaux, de débauches ; elle étoit dans sa troisieme année.

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