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77. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

C’est la fievre des Abdérites qui les faisoit courir les rues en récitant des lambeaux de tragédies. […] La tragédie de Guillaume Sell du sieur le Mierre, a été retirée pour de pareilles raisons ; elle est trop républicaine. […] On seroit étonné si ses tragédies, analysées & décomposées, étoient mises dans le creuser de la critique. […] On ne sauroit leur donner de plus mauvaises leçons que ses tragédies. […] Ils sont aussi-bien écrits que ses Fables, qu’on fait apprendre aux enfans, aussi-bien & mieux écrits en leur genre que les Tragédies de Racine : leur lecture est moins dangéreuse que l’étude de ses tragédies.

78. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

En Italie on joüe des pieces sérieuses & des tragédies bien faites, dont les poëtes Français ont souvent profité, sans le dire. […] Riccoboni a tenté d’introduire les tragédies & les piéces regulieres sur le théatre Italien-Français ; il n’a pas réussi. […] On laisse à l’Auteur le choix du sujet, pourvu que ce soit une action héroïque dans la Tragédie, un sujet de caractère dans la Comédie. […] Qu’est-ce par exemple qu’une action héroïque dans la tragédie ? […] Bibiana joua un nouveau role aussi comique, mais qui dégénera en tragédie.

79. (1768) Observations sur la nécessité de la réforme du Théatre [Des Causes du bonheur public] «  Observations sur la nécessité de la réforme du Théâtre. » pp. 367-379

Suivons cet Auteur : Le Spectacle, il entend sur-tout la Tragédie, est le plus utile & le plus nécessaire de tous les divertissements*. […] La Tragédie a bien plus de force que la Musique, à laquelle le fameux Polybe attribuoit d’avoir adouci les mœurs des Arcadiens, & d’avoir rendu ce Peuple plus religieux envers les Dieux***. […] Je me suis plus arrêté à la Tragédie qu’à la Comédie, parce qu’il me semble que le goût de la Nation & des Auteurs est tourné presque totalement au Tragique. […] Je dois d’abord, disoit-il à MM. de l’Académie Françoise, déclarer que je ne souhaite point qu’on perfectionne les Spectacles où l’on ne représente les passions corrompues que pour les allumer… Il ajoute : il me semble qu’on pourroit donner aux Tragédies une merveilleuse force, suivant les idées très-philosophiques de l’Antiquité, sans y mêler cet amour volage & déréglé qui fait tant de ravages ***. […] Racine, dit-il, avoit formé le plan d’une Tragédie Françoise d’Œdipe, suivant le goût de Sophocle, sans y mêler aucune intrigue postiche d’amour, & suivant la simplicité Grecque.

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