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12. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre prémier. De la Comédie-Bourgeoise, ou Comique-Larmoyant. » pp. 6-13

Les Personnages plaisans qu’on met à côté de celui dont l’état nous touche sensiblement, loin de nous divertir, nous déplaisent, nous importunent. […] Quelle estime peut-on avoir des hommes, s’ils sont capables de rire, ou même de sourire, lorsqu’on les croit vivement touché du malheur de quelque infortuné.

13. (1684) Epître sur la condemnation du théâtre pp. 3-8

Où, pour toucher d’exemple, et suborner un cœur, Par les yeux d’une femme on enchaîne un vainqueur : Où l’on fait aux héros un devoir ridicule De se soumettre au Dieu qui fait filer Hercule. […] Dieu qui verra nos cœurs touchés par ces images, Jusque dans nos plaisirs recevra nos hommages.

14. (1731) Discours sur la comédie « MANDEMENT DE MONSEIGNEUR L’EVEQUE DE NIMES, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 352-360

Nous en fûmes surpris ; mais ce qui nous toucha le plus, Mes très chers Frères, ce fut l’ardeur avec laquelle vous couriez à de tels spectacles. […] Convient-il, Mes très chers Frères, d’étaler sur des Théâtres un attirail de vanité, d’y jouer des scènes divertissantes, et d’y remplir l’esprit et le cœur des peuples de frivoles et ridicules passions, dans des conjonctures où chaque Citoyen doit prier pour son Prince ; où le Roi s’humiliant le premier lui-même sous la main toute puissante de Dieu, implore ses anciennes miséricordes, et touché d’une guerre que la justice et la Religion l’obligent de soutenir, met tout son Royaume en prière, et fait passer de son cœur Royal dans celui de tous ses sujets, son humble confiance en Dieu, et sa charité pour son peuple.

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