/ 643
544. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 2. SIECLE. » pp. 81-106

A quoi me sert un Oreste furieux, ainsi qu'Euripide le représente, ou un autre qui vient nous entretenir du meurtre qu'Alcméon fît de sa mère, ou bien celui qui porte un masque, ou qui fait des grimaces ayant l'épée au côté, et jetant des cris, ou celui qui s'habille d'une manière indigne d'un homme; laissons les fables d'Agesilaus, et du Poète Ménandre; pourquoi perdrais-je le temps à admirer dans les fables un Joueur de flute, et pourquoi m'arrêterais-je à considérer un Antigenide Thébain, disciple de Philoxene, qui faisait ce métier ? […] Ils nous représentent les Jeux du Cirque d'une manière mystérieuse : au lieu d'y voir la course des Chariots, représentez-vous le cours du siècle, et du temps qui passe ; considérez l'espace de votre vie ; et au lieu du terme et du bout de la carrière, regardez la fin du monde ; au lieu des partis du Cirque, défendez le parti de l'Eglise ; attendez avec vigilance le signal que Dieu vous donnera pour vous présenter devant son Tribunal: Tenez-vous prêts au son de la Trompette, et à la voix de l'Ange qui vous avertira: Considérez la victoire, et la couronne des Martyrs, comme l'objet de votre gloire.

545. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

« Tout amusement inutile est un mal pour un être dont la vie est si courte et le temps si précieux. […] L’assaillant choisirait au hasard des temps où la victoire serait impossible ; l’assailli serait laissé en paix, quand il aurait besoin de se rendre, et poursuivi sans relâche, quand il serait trop faible pour succomber.

546. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Il composoit dans la même vue des livres de dévotion, qu’il dédioit à des personnes pieuses, pour attraper quelque récompense ; & dans le même temps il en composoit d’infâmes, qu’il dédioit à des courtisannes. […] Cette nouveauté passa dans son temps pour un chef-d’œuvre ; & il est vrai qu’il n’avoit encore rien paru de semblable, & qu’il n’a été fait depuis rien de mieux en ce genre. […] Le Tasse voulut faire entendre qu’il se repentoit, non de ses amours, de ses piéces de théatre, mais d’avoir donné du temps à l’étude du droit & de la théologie, au lieu de le donner à la poësie. […] J’ai un Coigni, Bellone & la Victoire, Ma foible voix n’a pu chanter la Gloire ; J’ai vu la Cour, j’ai passé mon printemps muët aux pieds des idoles du temps ; J’ai vu Bacchus sans chanter son délire ; Du Dieu d’Issé j’ai dédaigné l’empire ; J’ai vu Plutus, j’ai méprisé sa cour ; J’ai vu Dapné, je vais chanter l’Amour Aussi est-il dédié à sa maîtresse. […] Il avoue cependant que dans ce même temps il fut joué une comédie des plus licencieuses, au couronnement de l’Empereur Charles V, devant ce prince & toute la cour, & que bien des Cardinaux s’y trouverent : ce qui n’est pas fort digne de la sainteté du Sacré Collége, si le fait est vrai.

/ 643