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427. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — A SA MAJESTÉ IMPERIALE ELISABETH PREMIERE, IMPERATRICE DE TOUTES LES RUSSIES. » pp. -

Cette réforme, si difficile à faire chez les Peuples que l’usage et le temps ont accoutumé à ne pas sentir les défauts de leurs Spectacles, peut facilement être embrassée par une Nation, qui n’a connu les Spectacles qu’en passant, et dont le goût n’est encore fixé sur aucun genre.

428. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Peut-il tomber dans l’esprit que dans le même temps on marie sa fille, & on donne son bien à son gendre, qu’en vûe du mariage ! […] Il n’y a pour le temps de l’action aucune vrai-semblance. […] Que d’affaires pour si peu de temps ! Outre les cinq actes dont chacun emporte son heure, & les intermèdes des deux premiers, qui demandent bien du temps, il faut après le troisieme, qu’Orgon aille chez un Notaire passer une donation & un contrat de mariage ; qu’après le quatrieme Tartuffe aille parler au Roi, lui apporte la cassette, & en obtienne aussi-tôt audience, un ordre & un Exempt pour venir chez Orgon ; qu’il ait une expédition de la donation, pour la présenter au Juge, & en obtenir une ordonnance ; qu’il ait un Huissier, la fasse copier & signifier.

429. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De la Musique Française & Italienne. » pp. 252-286

Quelques Savans ont ôsés soutenir de tout tems, que la Langue Française n’était point propre à la musique. […] Quinault a prouvé depuis long — tems l’énergie & la légèreté dont elle est susceptible ; ses Drames sont aussi lyriques que ceux des Italiens. […] Quand il serait vrai que Lully ne porta chez nous que l’enfance de la musique Italienne, & que cette musique n’est plus absolument en Italie ce qu’elle était de son tems ; on aurait toujours tort de mépriser totalement notre Opéra-Sérieux. […] Il y aura de tout tems une espèce de haîne entre les Musiciens de France & ceux d’Italie ; les prémiers, piqués d’être regardés comme les moins habiles, voyent toujours d’assez mauvais œil ceux qui leur disputent si fièrement la victoire : les seconds, se prodiguant eux-mêmes les honneurs dûs au mérite, sont indignés d’avoir des concurrens, & s’en vengent en les accablant du plus profond mépris.

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