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29. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES DISCOURS. » pp. -1

Histoire des Jeux de Théâtre et des autres divertissements Comiques soufferts ou condamnés depuis la démolition des Temples au cinquième siècle jusqu’au temps de Justinien.

30. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

Le grand Voltaire qui a fait si bien agir & parler les Rois qui a si bien parlé lui même des Rois & de Dieu, doit seul avoir part aux honneurs royaux, & même aux honneurs divins ; c’est le Dieu du théatre, il faut bien le placer dans son temple & sur ses autels. […] Le fameux Pigalle espére par cet ouvrage de donner un nouveau lustre à son ciseau, il partagera l’immortalité de Voltaire, ces deux grands artistes s’immortaliseront mutuellement, & se donneront la main pour entrer ensemble dans le temple de mémoire ; le sculpteur fera vivre le poëte, & le nom de Voltaire fera passer celui de Pigalle à la postérité la plus réculée. […] Clairon est donc devenue le temple de la gloire, c’est à elle à donner des lauriers, puisqu’elle en est toute couverte ; je ne pourrai pas la rémercier dignement, je suis un peu entouré de ciprés ; on ne peut pas plus mal prendre son tems pour être malade ; je vais pourtant me secouer, & écrire au grand Prêtre & à la grande Pretresse. […] La dédicace de la statue ne s’est point faite dans la maison de la Clairon ; comment est-elle devenue le temple de la gloire ? […] Le triomphe de la mort qui réduira ce grand Hercule à une poignée de cendres, sera bien plus réel que la prétendue gloire, dont, par les mains de la Clairon, les lauriers du génie, & les lys de la virginité l’ont couvert : cette même Prêtresse, dont la maison est le temple de la gloire, & la patrie des talens, ne sera pas plus épargnée : Memento homo, quia pulvis es, & in pulverem reverteris.

31. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Les anciens faisoient vendre à Cythere, des suaires à la porte du Temple de Venus, quelle leçon ! […] Ainsi dit l’Apôtre, le corps est le Temple du Saint-Esprit, une Hostie vivante, sainte, raisonnable. Jamais le fard & les parures mondaines n’ont servi à parer cette Hostie à orner ce Temple, & n’ont pu plaire au Dieu de toute sainteté. Portez-les aux Temples des faux Dieux, chargez-en les victimes qu’on y brûle, sur leurs Autels : elles ne peuvent manquer de leur plaire, d’établir, d’avancer, de répandre leur culte, en même tems qu’elles détruisent celui du vrai Dieu. […] Des visages fardés, des gorges découvertes méritent bien plus d’être chassées du Temple, à coups de fouet, que des marchands de colombes pour le Sacrifice ; ils ne vendent rien moins que des colombes & ce n’est pas pour le Sacrifice qu’on étale cette infâme marchandise, & qu’on fait ce marché honteux.

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