Dryden ; mais le talent de Poète pour le panégyrique n’en est pas moins étrange, et ce n’est que sur cela que j’insiste. […] C’est ici ou jamais que doit paraître le génie, le talent du Poète. […] Il se plaint que personne presque ne vaque à l’étude de la Physique et de la Morale ; si ce n’est quand les spectacles sont fermés, ou bien qu’il fait mauvais temps ; qu’il n’y a qui que ce soit pour enseigner la Philosophie, parce qu’il n’y a qui que ce soit pour l’apprendre ; au lieu que le Théâtre ne manque ni de Maîtres ni de Disciples ; que cet abus du loisir et des talents naturels a réduit les solides sciences à un pitoyable état ; que c’est pour cela qu’on ne suit plus les traces de l’Antiquité, que tant de belles connaissances se sont perdues, et que l’esprit de l’homme retombe pour ainsi parler dans l’enfance, bien loin de croître.
Cet homme qui avoit des mœurs, des talents, de la science ; mas turbulent, inquiet, singulier, caustique, a composé divers ouvrages, dont aucun n’a fait fortune, & dont plusieurs ont été fort mal reçus ; entr’autres, ce qui est très-déplacé dans un Abbé de la Trape, a donné la vie & les amours d’Abaillard & d’Héloïse & ses lettres traduites & paraphrasées d’une maniere très-libre, en quatre tomes.
Tous les applaudissemens que lui attire son talent, ne valent pas les éloges que mérite son aumône.