Ils sont pires : ce sont les tableaux du Carache, substitués aux anciens vitraux des Eglises ; leur perfection fait leur poison. […] Ces tableaux sont humiliants pour l’humanité. […] Ce tableau, fût-il de Raphaël ou de Michel-Ange, ne serait souffert que comme les grotesques de Callot, c’est-à-dire comme une extravagance. […] La pièce est un tableau animé. […] A plus forte raison ces tableaux animés, si chargés et si vifs, doivent être d’autant plus religieux et modestes, que leurs effets sont plus rapides.
Ce tableau trop vrai est-il encore une leçon de vertu ? […] Peignons l’Amour comme on peint une belle, d’un jour aimable éclairons son tableau, vrai, mais flatté, tel qu’il est, mais en beau. […] Que diroit le chrétien, s’il voyoit les élans, les transports, les désirs de son cœur, les tableaux, les écarts, les folies de son imagination sur les objets du vice ! […] Mais ce qui la mérite, c’est l’utile dessein qu’on attribue à ce peintre de corriger les mœurs par les tableaux grotesques, des divers excès où font tomber les vices. […] Ce sont des comédies en peintures, comme les comédies sont des tableaux en action.
Quelle petitesse, s’écrie-t-on, d’être toujours à l’affut d’une image ; de ne rien laisser passer sans en faire un tableau ! […] Il est si vrai que le Compositeur doit chercher à peindre dans ses accompagnemens, aussi-bien que dans les paroles du chant, qu’on veut que le morceau de musique par lequel il est d’usage de précéder les Pièces chantantes en tout genre, & qu’on appelle Ouverture, soit un tableau de ce qui doit se passer dans le cours du Drame.