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449. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

SUR LES SPECTACLES. […] Ce n’est pas tout : loin d’encourager la timidité d’un jeune Auteur, qui se distingue, par des honneurs publics, par une pension de l’Etat, on l’abandonne à une troupe de Harpies qui habite le Spectacle ; et lorsqu’il ne se trouve pas assez riche pour leur donner de la pâture, et les rassasier à une bonne table, ces animaux destructeurs déchirent son Ouvrage, et attaquent sa personne ; le Public s’en divertit, et l’Auteur sensé se retire.

450. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

C’est un scandale même de les voir au spectacle ; quel exemple de les y voir figurer ! […] Les Vestales, semblables à nos Chanoinesses de Flandres & d’Allemagne, qui peuvent se marier, & qui à quelque fonction près, à l’Office divin qu’elles récitent, vivent avec la même liberté, le même éclat, la même mollesse, que les femmes du grand monde, les Vestales étoient magnifiquement habillées, somptueusement servies par un grand nombre d’esclaves, traînées dans un char brillant, précédées d’un Licteur, faisoient reculer le char même du Consul quand ils le trouvoient dans la rue, reçues dans toutes les compagnies, ayant les places les plus distinguées aux spectacles vis-à-vis du Préteur, très-opulentes, & de leur propre bien, étant des premieres maisons de Rome, & des dons immenses qu’on leur faisoit, & des richesses de leur Communauté. […] Il est faux que les Vestales gardassent la clôture, elles alloient où il leur plaisoit, jusqu’aux spectacles. […] Ce drame est imprimé sans approbation ni privilege ; le Censeur chargé de la partie des spectacles la lui refusa : il ne fut représenté à Paris que sur des théatres de société, où la police, la religion, la décence ont peu de crédit. Son sort a été plus heureux en province ; les Entrepreneurs des spectacles, en relation avec toute la nation dramatique, ne douterent pas qu’il ne fût très-bien accueilli & très-lucratif, puisqu’il méritoit l’improbation des Censeurs.

451. (1607) Conviction véritable du récit fabuleux « letter » pp. 3-26

Aussi était-ce le commun désir de tous les anciens pères, de saint Cyprien, saint Augustin, saint Chrysostome, Lactance, Arnobe, Tertulliencm, qui avec tant de véhémence ont invectivé contre les spectacles païens, ne cessant de souhaiter que Jésus-Christ gagnât l’orchestre aussi bien que le palais, l’hippodrome aussi bien que le camp, les arènes aussi bien que le temple, que tout fût à lui, et que par-dessus tout flambât sa croix victorieuse. […] « Mais quel spectacle au chrétien (dit-il) est l’avènement voisin du Seigneur, déjà connu, déjà glorieux et triomphant, quelle exultation des anges, quelle gloire des saints ressuscitant, quelle le royaume des justes et la nouvelle cité de Jérusalem ? […] [NDE] En d’autres termes : l’accusateur ne pourra pas prouver que les dépenses engagées pour préparer l’action ont été payées par les revenus du spectacle. […] Pour le père latin, en effet, le spectacle du jugement dernier s’oppose à ceux de la terre et les acteurs seront les premiers à brûler en enfer (30, 5). Le défenseur des jésuites adopte une lecture partiale du texte : le jugement dernier est un spectacle, et donc il peut être représenté sur la scène et peut servir la conversion ou l’admonestation des « nations ».

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