Qu’à la bonne heure le Mercure, qui chaque mois, au préjudice des bonnes mœurs, va ramassant avec le plus grand soin, comme autant de pierres précieuses, toutes les folies de galanterie du royaume, très-souvent licencieuses, toujours indignes de l’impression ; qu’à la bonne heure ce messager des dieux, payé par les actrices, donne plusieurs articles aux spectacles : mais qu’un livre destiné à conserver à la postérité le souvenir de ce qui s’est passé d’important pendant le regne d’un grand Roi, s’amuse des frivolités dramatiques, & veuille occuper ses lecteurs, comme d’un objet digne d’eux, des jeux pernicieux, que le gouvernement ne tolere qu’à regret, pour éviter, dit-on, de plus grand maux, c’est ce que la Religion & la vertu ne pardonne point à l’auteur, dans un écrit qui n’est pas fait pour elles, & où toutes ces folies sont aussi parasites que dangereuses.
Quand on songe au peu de soin que les acteurs mettent souvent aux anciens ouvrages, aux moyens qu’ils emploient pour faire tomber, dans les regles, les pieces des auteurs vivans, afin d’en devenir propriétaires, et qu’on les voit prétendre être les héritiers des auteurs, on a envie de s’écrier comme Rhadamiste : Qui, vous, seigneurs, qui seuls causâtes leur ruine ; Ah !
Dominique a le soin de chercher des prostituées pour Lorenzo : ce Religieux est nommé, « bedaine sainte et bénite, où il y a de la place à mettre toutes les cloches du Couvent ».