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52. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85

Quiconque ne se sent pas les dispositions nécessaires pour la traiter avec autant de sagesse que de dignité, doit y renoncer : on court le risque de se déshonorer, en la rendant méprisable et pernicieuse à la société. […] Quel ouvrage d’esprit, et quel autre genre de Poésie pourrait-on imaginer qui fût plus utile à la société, et plus propre à y soutenir les bonnes mœurs que la Comédie, lorsqu’elle aura pour unique objet d’instruire et de corriger généralement toutes sortes de personnes ?

53. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162

 » On est à plaindre dans la littérature et dans la société, comme dans la religion, quand toute la vie ayant aimé et joué la comédie, le bel esprit va s'ensevelir dans l'éternité de l'oubli, comme le Chrétien, dans l'éternité des supplices : triste dénouement, qui n'est que la juste récompense et de la pièce et de l'Auteur. […] C'est un vice dans la société : la familiarité est une liberté d'agir et de parler, qui sans égard à la subordination et aux bienséances, se met sans façon au niveau de tout. […] Cette liberté de répandre sur tout le vernis du ridicule, détruit en entier les sentiments d'estime, de respect, de confiance, que nos intérêts et ceux de la société demandent que nous conservions les uns pour les autres.

54. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

Le temple des chimeres avance un principe de morale absolument faux dans la Réligion chrétienne ; mais qui peut adoucir bien des maux dans la nature & la société. […] La déclamation théatrale est elle le ton des conseils, des armées, des tribunaux, de la chaire, du barreau, des accadémies, de la société. […] Le style en est plus noble, les idées plus belles, les expressions plus douces, la doctrine plus pure que la conversation d’un tas d’esclaves ; d’hommes & de femmes de mauvaise vie, de jeunes libertins, ou de vieux bourgeois qui forment tout son théatre, & quelque pure qu’en soit la latinité ; on n’apprendra jamais autre chose qu’un style bourgeois, des conversations qui ne préparent un jeune homme ni au barreau, ni à la Cour, ni à la chaire, ni à l’armée, ni à la société du beau monde. […] Ils demandent pourquoi nous avons des hommes spécialement consacrés à Dieu, puisque tous sont également tenus envers lui, & que les devoirs de la Réligion doivent être communs à chaque membre de la société. […] Il étoit de la société la plus douce.

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