Tout le monde sait que la concupiscence est une source fatale d’impureté, que les deux sexes portent au milieu d’eux en naissant. […] De même, dit ce Saint, ce sortes d’attouchements trop libres entre les deux sexes, vont subitement frapper le cœur, et y causent des inflammations, qui brûlent la fleur de sa pureté, sans qu’on en puisse éteindre le feu qu’avec de très grandes difficultés. […] Les infâmes privautés, auxquelles la danse donne occasion par le mélange de deux sexes, ne donnent-ils pas un juste sujet de craindre pour la pudeur des Filles qui s’y adonnent ? […] Votre sexe semble avoir eu plus de part à la Croix de Jésus-Christ, qu’a sa gloire ; car on a vu trois Marie sur le Calvaire, et on n’en a pas vu une seule sur le Thabor avec les Apôtres.
J’ose même vous assurer, que l’avantage qui résulte du commerce des deux sexes, sera plus sensible encore, dans nos grandes Villes, si l’on exécute le Plan de Réforme. […] Le vrai mérite, dans les deux sexes, trouvera donc, par ce moyen, un établissement digne de lui. […] Les Jeunes-gens des deux sexes qui manqueront à l’honnêteté publique, seront punis rigoureusement : il le faut. […] Dès que les femmes parurent sur le Théâtre, elles y jouirent des droits de leur sexe : elles plurent. […] Sparte n’admit pas la Comédie proprement dire, mais dans les Fêtes spectaculeuses, ses Jeunes-gens des deux sexes étaient ses Acteurs.
A ces causes, et attendu la circonstance particulière de l’Avent, de la Mission que nous faisons faire dans cette Ville, et des Prières publiques qui s’y font actuellement pour demander à Dieu la Paix, cette Paix que lui seul peut donner et que nous ne saurions lui demander avec trop d’ardeur ; quoique nous ne puissions ne pas condamner en tout temps la Comédie : Nous défendons particulièrement à tous les Fidèles de notre Diocese d’y aller pendant ce saint temps, consacré par lui-même et par tous les exercices publics de Piété que nous y faisons faire pour des sujets si importants, et ce sous peine d’Excommunication : Nous ordonnons à nos Confesseurs de traiter dans le Tribunal conformément aux Règles marquées par l’Eglise ceux qui contreviendront à notre présente Ordonnance, et particulièrement les personnes de l’autre sexe que la pudeur devrait en détourner avec plus de soin.