Saint Chrysostome dit que le Démon se trouve dans les danses lascives, qui sont les jeux où il se plait davantage, & par le moyen desquels il perd plus facilement les ames : Chrys. […] La raison qu’il en donne est que le Démon se trouve dans les spectacles qu’il a inventés ; ainsi c’est quitter Jésus-Christ pour reprendre le parti du Démon. […] Ne les imitez pas ; éloignez vous pour toujours de ces lieux de dissolutions, où l’on apprend à se corrompre & où ne se trouve jamais l’esprit de Dieu.
Il est nécessaire de faire attention qu’il y a une différence très-grande entre notre Tragédie & la Grecque, & qu’il est impossible que cette différence ne se trouve en bien des choses. […] Cependant comme la grande qualité d’une Tragédie est que dans une Action conduite avec vivacité & vraisemblance, le nœud accroisse le trouble de Scene en Scene, jusqu’à la Catastrophe, & que cette perfection se trouve dans l’Œdippe de Sophocle & dans Athalie, on pourroit peut-être mettre ces deux Piéces dans la balance. […] Un Prince qui regne depuis vingt ans, aimé dans sa Ville & dans sa Famille, se trouve un objet d’horreur pour ses Sujets, pour tous les hommes, pour sa femme, pour ses enfans, pour lui-même : & parce que ce Prince ne mérite pas ses malheurs, & cependant s’y est précipité par son emportement, son imprudence, & sa curiosité, il excite à la fois la Terreur & la Compassion.
On y a épuisé tous les sujets de la table : chaque Divinité a quelque pièce à son honneur, Vénus et l’Amour se trouvent à toutes ; y a-t-on jamais vu ni Vesta ni les Vestales ? […] On l’accusait d’avoir du goût pour les combats et la chasse des bêtes féroces, et il les fit tuer toutes à même temps : « Omnes feras uno momento jussit interfici. » On disait qu’il aimait les jeux du cirque et du théâtre, il n’y parut plus, il ne les permit plus, même les jours solennels de sa naissance et de son couronnement, où ils étaient d’usage : « Ne solemnibus quidem natalibus, vel imperialis honoris gratia putabat celebrandos. » Tant il savait être son maître, et dans l’âge le plus tendre égaler la force et la sagesse des vieillards : « Adolescentem videres senilem ferre sententiam. » Il y avait à Rome une Courtisane d’une beauté parfaite, qui corrompait la jeune noblesse, d’autant plus dangereuse que c’était une Comédienne (car dans toutes les affaires de galanterie il se trouve toujours quelque héroïne de théâtre) : « Scenicæ cujusdam forma et decore Romæ adolescentes nobiles deperire. » Valentinien ordonne qu’on la fasse venir à la Cour. […] 1.), où par l’exemple d’Abraham, à qui Dieu fit quitter son pays, de Loth, que les Anges obligèrent de sortir de Sodome, de Moïse, qui s’éloigna de l’Egypte, des Apôtres, qui abandonnèrent leur famille pour suivre Jésus-Christ, il prouve combien nous devons soigneusement éviter les dangers infinis du vice, qui se trouvent sur tous nos pas dans le siècle.