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71. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VI. Les obstacles qu’on peut rencontrer pour parvenir à la Réformation du Théâtre. » pp. 59-68

Grand Duc de Toscane, qui avait été dans sa jeunesse Partisan déclaré des Spectacles, ne cessa pas de les proscrire ensuite ; et, si quelques fois il les permit dans le Carnaval, ce fut avec la condition expresse qu’il ne paraîtrait jamais de femmes sur la Scène : Cependant les Florentins ne marquèrent aucune répugnance à se conformer aux ordres de leur Prince. […] Outre ceux qui font profession publique de monter sur la Scène, on voit dans les Collèges, dans les Couvents des deux sexes, parmi les Bourgeois, les Seigneurs et les Princes mêmes, qu’on s’amuse à jouer la Comédie. […] Les Spectateurs ne la demanderont jamais : ils sont persuadés, surtout à Paris, que la Scène n’a plus rien de contraire aux bonnes mœurs, ni à la saine morale, depuis qu’on en a retranché et qu’on n’y souffre plus les grossièretés ; et la plus commune opinion des hommes est que, parmi les amusements qui sont permis ou tolérés, celui du Théâtre doit être regardé comme le plus innocent.

72. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

Dans Mérope & dans Oreste, il a transporté sur notre Scène, l’austère simplicité de la Scène Grecque. […] Voltaire, Poëte, Historien & Philosophe, étoit vraiment digne de créer, parmi nous, une Scène nationale. […] Dans ce pays superstitieux, on vit sans frémir, sur la scène, un Religieux qui se joue de la confession, & qui est l’agent d’un adultère. […] Cette scène est admirable, j’ose le dire. […] Je ne concevrai jamais comment ce qui paroît instructif dans l’Histoire, peut sembler nuisible sur la Scène.

73. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435

Il semble que les Enfans soient tous nés Comédiens, tant on trouve de facilité à leur enseigner le Mimisme : en effet, cet âge est celui des Jeux & des Ris ; tout est prestige, tout est illusion dans cet âge charmant ; & tout ce qui est imitation & faux-semblanta des attraits pour lui : la Comédie, qui n’est qu’une image des mœurs par son intrigue, est aussi la peinture des actions par ses Imitemens, comme elle est celle des manières par ses Modelemens ; cet Exercice doit être par-là doublement utile à la Jeunesse, qu’il prépare à remplir réellement dans la Société, ce qu’elle a feint sur la Scène. […] Ce Spectacle était un Opéra ordinaire, avec la diférence que la partie de l’action s’exécutait par une grande Marionnette, qui fesait sur le Théâtre les gestes convenables au Récit que chantait un Musicien, dont la voix sortait par une ouverture ménagée dans le plancher de la Scène : ces sortes de Spectacles ridicules réussiront toujours dans ce pays. […] Hurpy père, fait parler Polichinel, dans les Scènes Automatiques. […] Messieurs Arnould & Nougaret sont Auteurs de la plus grande partie des Scènes automatiques].

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