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399. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

Le Public relira avec la même satisfaction le voyage et les erreurs de ce nouvel Ulysse chanté dans votre charmante Iliade, aussi excellente dans le genre comique, que celle du Poète Grec dans l’Héroïque, et fort supérieure à son Poème insipide du Combat des Rats et des Grenouilles, dont le style languissant et froid ne saurait être comparé au style vif et enjoué de votre Héros, et dans le ton de la bonne plaisanterie, soutenu jusqu’au dernier vers. […] Brisez, Monsieur, ces plumes hardies, écrasez leurs blasphèmes, non par des raisonnements sérieux et théologiques ; il en paraît tous les jours d’excellents en ce genre, et dont la plupart ne sont point lus par ceux pour qui ils sont faits ; mais par les traits de cette plaisanterie fine et délicate que vous savez manier avec tant d’adresse sous le voile d’une allégorie ingénieuse, souvent plus persuasive que des arguments doctement froids et méthodiquement léthargiques.

400. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

Nous savons que le dernier qui a écrit a voulu prouver par plusieurs passages des anciens Auteurs et des Pères de l’Eglise, que la Comédie et les Comédiens ont été depuis longtemps réputés infâmes, et qu’il a toujours été défendu aux Chrétiens d’assister à leurs spectacles, comme étant nuisibles et scandaleux. […] Ils ne savent pas que maintenant on les bat en ruine, et qu’on les attaque par des endroits dont ils ne se sont point doutés.

401. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Il fait un grand éloge du commerce, je ne sai pourquoi, au sortir d’une bataille où le commerce n’a rien gagné, & au milieu de ses généraux, qui sont peu enthousiasmés de la noblesse commerçante. […] C’est mal connoître leur intérêt de répandre sur eux le nuage de la corruption des mœurs, qu’on ne sauroit trop ensévelir dans l’oubli. […] Les poëtes ne sont pas obligés de savoir l’histoire ; mais ils ne doivent pas la citer, quand ils ne la savent pas : ils sont inexcusables de la combattre par leurs mensonges. […] Si Varenne étoit parti avant l’arrivée du second courier, comment a-t-il pu savoir ce que contenoit le duplicata ? […] Pendant la guerre j’ai couru où le feu étoit allumé pour l’étouffer ; maintenant que nous sommes en repos, je saurai ce que peut le temps de la paix.

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