/ 241
3. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

Les Princes ont cela de leur haute naissance, Leur ame dans leur sang prend des impressions Qui dessous leur vertu rangent leurs passions : Leur générosité soumet tout à leur gloire, Et si le peuple y voit quelques déreglemens, C’est quand l’avis d’autrui corrompt leurs sentimens. […] Cette haute puissance à ses vertus rendue L’égale jusqu’aux Rois dont je suis descendue, Et si Rome & le tems m’en ont ôté le rang, Il m’en demeure encor le courage & le sang : Dans mon sort ravalé je sçai vivre en Princesse ; Je suis l’ambition, mais je hais la foiblesse. […] Cornelie dit à César2 :                              Le sang de mon époux A rompu pour jamais tout commerce entre nous ; Si je veux ton trépas, c’est en juste ennemie. […] La fureur des Duels vient de l’opinion fausse que l’on doit conserver son honneur aux dépens de la vie de quiconque ose le flétrir, & pour le réparer, qu’il est indispensable de tuer un agresseur : or, cette opinion, aussi contraire à la raison qu’à l’Evangile, est préconisée dans le Cid, & c’est un pere qui donne cette horrible leçon à son fils :               contre un arrogant éprouver ton courage, Ce n’est que dans le sang qu’on lave un tel outrage, Meurs ou tue… On n’est pas moins choqué d’entendre dire à Chimene, s’adressant au meurtrier de son pere qu’elle va bientôt épouser : Tu n’as fait le devoir que d’un homme de bien.

4. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XVII.  » pp. 471-473

Telle est de mon honneur l'impitoyable loi, Lorsqu'un ami l'arrête, il n'a d'yeux que pour soi, Et dans ses intérêts toujours inexorable Veut le sang le plus cher au défaut du coupable. » Personne aussi ne s'est jamais blessé de ces paroles barbares d'un père à un fils, à qui il donne charge de le venger. « Va contre un arrogant éprouver ton courage, Ce n ‘est que dans le sang qu'on lave un tel outrage.

5. (1675) Traité de la comédie « XVII.  » pp. 297-299

Telle est de mon honneur l'impitoyable loi, Lorsqu'un ami l'arrête, il n'a d'yeux que pour soi; Et dans ses intérêts toujours inexorable, Veut le sang le plus cher au défaut du coupable. » On écoute avec plaisir ces paroles barbares d'un père à un fils, à qui il donne charge de le venger. […] Ce n'est que dans le sang qu'on lave un tel outrage.

/ 241