/ 275
24. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119

Mais indépendamment de ces raisons générales de sagesse, ceux-mêmesj qui voudraient le plus accorder à tout le monde la lecture des Ecritures, doivent convenir qu’elle n’est pas faite pour le théâtre ; que c’est la défigurer, l’avilir, la déshonorer ; que bien loin d’en faire la nourriture de l’âme fidèle, on en fait l’amusement de la frivolité, souvent du vice et de l’impiété ; qu’au lieu de servir à la sanctification des fêtes, elle en devient la profanation ; que les Pères, en conseillant cette lecture aux âmes bien disposées, n’ont jamais entendu qu’on dût la livrer au parterre, la couper en actes, la cisailler en scènes, la travestir en comédies, la faire jouer par des hommes et des femmes sans mœurs, avec des habits, des gestes, des discours pleins de mollesse et de dissolution. […] Comme cette substance adorable est renfermée sous les espèces du pain et du vin, cette céleste sagesse l’est aussi sous l’enveloppe des paroles et des figures. […] La moindre ne porte pas moins l’empreinte de la majesté, et le caractère de la sagesse éternelle ; un point, une virgule, ne passeront pas sans être accomplis ; « iota unum, aut unus apex ». […] Salomon n’est plus l’organe du Saint Esprit, enrichi d’une sagesse infuse, l’oracle de la vérité, que tout doit respecter ; c’est un Sultan dans un sérail, un Poète amoureux qui compose une épithalame licencieuse. […] Tout cloche en lui ; il fait l’homme de bien, et c’est un débauché ; il arbore la sagesse, et c’est un Arlequin.

25. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

Mais comme il n’est pas permis de pénétrer dans ce sanctuaire, nous ne pouvons que présumer des règlements dont leur piété et leur sagesse ne permettent pas de douter, et de citer l’un des plus grands et des plus habiles Magistrats de France, dans un ouvrage célèbre, où il explique toute la discipline du Palais. […] Le public, qui estime, qui respecte, qui craint, voit avec autant de douleur que de surprise éclipser cette réputation de sagesse, ébranler cet édifice de vertu qui lui en imposait, par des démarches qui la supposent bien faible et la rendent bien suspecte, et retombent sur le corps dont on est membre. […] Un Magistrat, père du peuple, vengeur des crimes, protecteur des bonnes mœurs, interprète des lois, oracle d’une province, dont la sagesse, la modération, la décence font le caractère, qui tient à un Corps respectable, qui remplit les plus importantes fonctions, sur qui le public a les yeux fixés, à qui il doit son respect et sa confiance, est sans doute plus que personne obligé d’édifier : les scandales portent des coups mortels sur les cœurs. […] La question touchant l’excommunication encourue par le seul fait d’Acteur de la comédie, sur laquelle il appartient également au Théologien et au Jurisconsulte de donner son avis, mais qui doit être traitée par l’un et par l’autre avec autant de sagesse que de lumière, cette question, disons-nous, est soutenue affirmativement, et décidée audacieusement en faveur des Comédiens par la consultation, fondée uniquement sur de faux principes, avancés dans des Mémoires à consulter, et sur des maximes odieuses hasardées dans les autres pièces qui la précèdent, notamment dans la lettre à l’Actrice, la Clairon, conçue en termes les plus outrés et les plus scandaleux. […] La mémoire du vénérable Prélat, qui pendant nombre d’années a gouverné ce diocèse avec autant de sagesse que d’édification, est traitée avec mépris, et même calomnieusement offensée, son refus du sacrement de mariage aux Comédiens est traité de scandale, ainsi que le refus de la sépulture ecclésiastique.

26. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « [Introduction]  » p. 2

et ce que sa sagesse a réglé sur le trône, le détruirait-il dans son conseil ?

/ 275