/ 409
50. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

On ne fut plus touché du Comique de Regnard, ni de celui de le Sage. […] Cet échec, loin de la rendre plus sage, ne sert qu’à enflammer son imagination, à tourmenter toutes ses facultés : c’est le propre de certaines passions, de s’accroître en proportion des obstacles qu’elles rencontrent. […] ils s’efforcent, ils s’obstinent, ils s’irritent, ils s’abusent, & de toutes les manieres ils ne sont ni plus économes, ni plus sages dispensateurs de ce tems qui leur échappe. […] S’il est assez sage pour prendre son congé lui-même, on l’oublie dans l’instant : ose-t-il se présenter, on l’humilie ; revient-il à la charge, on le chasse. […] Les lumieres, la prudence & la vigilance de ce sage Magistrat, ne nous sont-elles pas de sûrs garans qu’il lui sera facile de trouver des ressources bien moins pernicieuses pour les bonnes mœurs qu’il honore & qu’il protege ?

51. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

L’exces de la dépravation sous les Empéreurs fit mépriser ces sages bornes. […] Les maux publics qui en resultent méritent toute l’attention d’un homme sage. […] Les plus sages n’en sont pas exemptés. […] Salomon lui-même, le plus sage des hommes, devenu insensé par l’amour des femmes, tombe avec elles dans l’idolatrie. […] Visage sur visage, couleur sur couleur, contre les paroles du sage : Non accipias faciem contra faciem.

52. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

A l’œil vulgaire il paroît un bijou, le sage dit, ah la bête ! […] Que le fol amour de la fable cette enfin de l’emporter sur la tendre vénération que l’homme sage doit à la vérité. […] L’enthousiasme de la scène aveugle les hommes les plus éclairés, ou peut-être leur fait oublier la tendre vénération que l’homme sage doit à la vérité. […] N’en voilà que trop de ces folies qui ne finissent point, dont l’absurdité fait pitié à l’homme sage, & la licence fait gémir le chrétien. […] Assurément cet ouvrage n’est pas celui d’un homme sage : la raison & la vertu pensent & parlent bien différemment.

/ 409