On en est si persuadé dans le monde que quoique dans plusieurs pieces de théatre on ait fait paroître des Abbés, qu’il ait fallu des ordonnances de nos Rois pour arrêter cette insolente profanation, je ne sache pas qu’on ait jamais porté l’audace jusqu’à les y faire danser ; & si dans les maisons particulieres on les y invite, ce n’est que pour se réjouir à leurs dépens.
On peut y ajouter une autorité d’un autre genre, que l’élévation du rang & l’éminente piété ne rendent pas moins respectable, c’est le sentiment de Madame Henriette, fille du Roi, enlevée à la France à la fleur de son âge, après en avoir mérité l’admiration par ses vertus, de qui on peut bien dire avec le Sage : Elle a fourni en peu de temps une longue carriere ; Dieu n’a terminé ses jours de bonne heure que pour la préserver de la malice du péché & du prestige de la vanité du monde.
Je ne parle pas des défenses faites depuis les premiers Empereurs Chrétiens, et cent fois renouvelées par les ordonnances de nos Rois et les arrêts des Parlements, de jamais porter des habits ou introduire sur le théâtre des rôles ecclésiastiques ou religieux : le respect pour les lois et la religion est inconnu au théâtre.