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92. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Toutes ces tracasseries des Dramatiques subalternes auroient fait rire en France ; les Flamans sont moins endurans, le Directeur & la Directrice furent chassés malgrè leur rare mérite, ce que l’Almanach appelle sacrifier sa fortune pour se soustraire à la persecution . […] On démêloit pourtant la mine d’un espiegle Qui fait des tours, se cache, afin d’en rire à part, Qui séduit la raison, & qui la prend pour regle, &c. […] Son Panegyrique fait rire. […] N’est-ce pas l’ordinaire que les plus grossieres farces de Tabarin sur le Pont Neuf sont celles où l’on rit aux éclats, & où l’on bat des mains, & les poliçons du College ou de l’Université qui sont le plus de bruit ? […] Il ne force personne ; il seroit tout-au-plus rire, & fourniroit la matiere de quelque scene.

93. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49

Leurs propos enjoués & leur marche bruyante attiraient une foule de peuples qui riait de leurs saillies, & des quolibets qu’on lui lançait. […] On crut d’abord qu’une chose qui n’avait pour objet que de faire rire, méritait peu d’attention. […] Ils lui apprirent qu’il y avait des régles pour enchanter le Public ; & qu’il ne suffisait pas d’exciter à rire ; mais qu’il fallait peindre avec finesse un ridicule.

94. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

Ce n’est que pour s’en jouer qu’un Acteur en porte, et ils ne produisent d’autre effet que de faire rire ; il n’en est pas ainsi de l’habit militaire ou bourgeois, dont personne n’est frappé, des habits anciens ou étrangers, les plus bizarres, dont personne ne se moque, tout différents qu’ils sont de nos modes, parce que ce n’est que l’observation du costume. […] Il y a en bas une troupe de gens debout qui se moquent de ceux qui sont sur le théâtre, et ceux-ci rient à leur tour de ceux qui sont en bas. […] J’ai beau lui exagérer le sacrifice que je lui ai fait, il se met à rire, et me soutient qu’il m’a trouvée très profane. » » Je demanderais volontiers à M. de Montesquieu en quel de ces endroits qu’il peint avec tant d’agrément et de vérité, il voudrait placer un Officier de Cour souveraine.

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