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93. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

Vous n’ignorez pas que l’on y rencontre des représentations diaboliques, que le théâtre est l’invention du prince des ténèbres et que sa fréquentation entraîne une sorte d’apostasie. […] Les mimes sont ceux, ajoute ce Père, qui copient les actions humaines pour les tourner en ridicule dans la comédie ; leurs fables sont mêlées d’intrigues ; on y voit des filles séduites, et le commerce odieux des femmes galantes28. » Saint Bernard, qui vivait dans le douzième siècle, n’a pas laissé de condamner les représentations théâtrales, quoiqu’elles fussent alors très-rares, sous prétexte que ces sortes d’exercices flattent les passions en retraçant des actions criminelles29. […] Le moindre effet que leur représentation produise est d’amollir le courage pour la vertu, et d’écarter les spectateurs de l’exactitude qu’ils devraient avoir dans les exercices de la piété, de remplir leur esprit de vanités frivoles, et de les livrer à des ris immodérés qui sont si contraires aux lois de la modestie.

94. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

On a voulu même en conclure que la représentation en était permise, aussi bien que la lecture. Mauvaise conséquence : qui jamais a approuvé tous les livres qu’il lit ou qu’il cite, encore moins la représentation de tout ce qu’il a lu ? […] Il y a même bien de la différence entre jouer et lire des comédies ; les décorations, les danses, le chant, les gestes, le ton de la voix, la parure des Actrices, la compagnie, en un mot cette multitude de dangers qu’on y rassemble, contre lesquels la plus ferme vertu ne tient pas, ne se trouve point dans la lecture ; on lit les livres des Médecins et des Casuistes, voudrait-on en voir la représentation ?

95. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Si vous dites, que la seule représentation des passions agréables dans les tragédies d’un Corneille, & d’un Racine, n’est pas dangéreuse à la pudeur, vous démentez ce dernier… Et à la pag. 9. […] Chrysostome, que tout ce qui se fait dans ces représentations, ne porte qu’au mal ? Que tout y est plein de poison & d’impureté… Mais, dites-vous, il est des personnes, à qui ces représentations ne sont aucun mal. […] Chrysostome, n’est-ce pas un assez grand mal, que d’employer si inutilement un si long tems, & d’être aux autres un sujet de scandale, & de les attirer à ces représentations par son exemple ? […] Il est donc manifeste, qu’on péche, en assistant à leurs représentations.

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