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83. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

La sensation que fait éprouver à deux mille personnes rassemblées au Théâtre François, la représentation d’un excellent ouvrage dramatique, est rapide, ardente, unanime. […] Il s’en suit très-évidemment qu’il n’est pas raisonnable d’interdire au Théâtre la représentation d’un seul état de la société, s’il en est un seul dont la représentation soit permise. […] Je ne concevrai jamais comment la représentation d’un Prêtre fanatique, peut être préjudiciable à la tolérante morale. Comment la représentation d’un Roi tyrannique, où d’un Magistrat injuste, peut détruire la puissance des Loix. […] En effet, la représentation d’une Tragédie, d’une Comédie, est une manière de publier ses pensées.

84. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXV. Quatrième, cinquième et sixième réflexion : passage exprès de Saint Thomas, et conciliation de ses sentiments. » pp. 88-92

Pour donc prouver quelque chose, et pour satisfaire à la première condition, d’abord il faudrait montrer, ou qu’il ne soit pas nuisible d’exciter les passions les plus dangereuses, ce qui est absurde ; ou qu’elles ne soient pas excitées par les délectables représentations qu’on en fait dans les comédies, ce qui répugne à l’expérience et à la fin même de ces représentations comme on a vu ; ou enfin que Saint Thomas ait été assez peu habile pour ne sentir pas qu’il n’y a rien de plus contagieux pour exciter les passions, particulièrement celle de l’amour, que les discours passionnés : ce qui serait la dernière des absurdités, et la plus aisée à convaincrez par les paroles de ce saint, si la chose pouvait recevoir le moindre doute.

85. (1607) Recit touchant la comédie pp. 2-8

.), a déclenché une petite polémique, provoquant la réponse d’un jésuite, André de Gaule (c’est probablement un pseudonyme), qui publie à Lyon la même année Conviction Véritable du récit fabuleux, divulgué touchant la Représentation exhibée en face de toute la ville de Lyon, au Collège de la Compagnie de Jésus, le 7. d’août, de la présente année 1607. […] La représentation avait lieu en plein air, dans la cour des classes (voir Récit touchant la comédie…, par Antoine Péricaud, éd. cit., p. 100-103). […] [NDE] L’objet de la représentation étant le Jugement dernier, qui relève du style élevé, le terme de comédie, qui définit une composition de style bas, pourrait paraître peu adapté.

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