C'est ce qu’on a cru devoir dire par avance, pour la satisfaction des gens sages, et pour prévenir la pensée que le titre de cet Ouvrage leur pourrait donner, qu’on manque au respect qui est dû aux Puissances : mais aussi, après avoir eu cette déférence et ce soin pour le jugement des hommes, et leur avoir rendu un témoignage si précis de sa conduite, s’ils n’en jugent pas équitablement, l’auteur a sujet de s’en consoler, puisqu’il ne fait enfin que ce qu’il croit devoir à la Justice, à la Raison et à la Vérité.
Ce qu’ils ont fait par l’instinct du Diable, qui dans le dessein de tromper les hommes, et les perdre, et par l’ambition qu’il a de se rendre semblable à Dieu, et de se faire adorer, a voulu qu’on employât dans l’exercice de la superstition, et de l’idolâtrie, tout ce que les hommes inspirés du S.
C’est une régle sûre en morale, que la fin que nous nous proposons dans une entreprise, nous rend dignes d’estime ou de blâme dans l’exécution. […] Moliere étoit un homme de génie comme Eschyle ; mais ce n’est pas parce qu’il jouoit ses Piéces à l’imitation de cet ancien, mais parcequ’il les composoit Eschyle, pour se rendre plus agréable au peuple, montoit sur le Théatre ; mais je suis sûr qu’Athènes n’eut pas vu d’un bon œil, l’un de ses Capitaines, faire le Comédien autrement que dans ses propres Piéces.