Il s’ensuit donc que les Poètes n’ont point estimé que ceux ci fussent dieux : mais afin de rendre recommandables, et mémorables les labeurs et travaux de ceux qu’ils jugeaient être excellents et chevaleureux, ils posaient les noms d’iceux entre les étoiles et les astres. […] Hercule connut alors, que celle qui se présentait avec mignardises et ébattements, nous menait finalement à la mort : au contraire l’autre nous conduisait à vertu, laquelle par peines et travaux et dangers nous rendait immortels. […] Telles fables façonnent les jeunes gens, et les rendent plus prompts et habiles à désirer louange et honneur. […] Car elle a en soi trop grande violence, mêlée avec désespoir, laquelle rend aisément les gens de fous qu’ils sont, du tout insensés, et met en furie les gens de léger cerveau, et principalement quand ils oient réciter telles paroles inhumaines et enflées : « Il mangea ses enfants de ses propres dents. […] Quant à l’Elégie, elle est semblablement de bonne grace, et aide le style familier, le rendant plus joyeux : en laquelle Callimaque a mérité le premier lieu entre les Grecs : de manière que son pays, à savoir Cyrène, fondé par les Lacédémoniens, en fut rendu plus illustre et plus célèbre :Crinitus li. 3 des Poetes La tins.
Le public aura plus souvent le spectacle auquel le théatre de la cour faisoit diversion, & la présence du Roi le rendra plus décent. […] Témoins de ma naissante flamme, de l’Amour asyle charmant, Temple où je reçus le serment qui combloit les vœux de mon ame, rendez, rendez-moi mon amant ; sans lui, dans mon inquiétude, je ne puis plus vivre un moment. […] Un enthousiaste du spectacle, un comédien, un romancier, un poëte comique est-il bien propre à rendre la justice ? […] On veut que le théatre rende le cœur sensible, parce qu’il arrache un moment quelques larmes ; & moi je dis qu’il endurcit : la légereté qu’il inspire efface toute sensibilité, celle même qu’il vient d’exciter. […] Je suis le seul qui m’ait rendu ce doux service.
On représenta à Paris la Toison d’Or, Pièce de Pierre Corneille ; c’est le prémier Opéra-Français qui fut rendu public44. […] Il serait loin de s’écarter de l’impossible, s’il attribuait mal-à-propos un pouvoir surnaturel à ses Personnages, ou s’il rendait plus puissant celui qui doit être le plus faible. […] La Scène lyrique n’a point tout-à-fait cette èxcuse à alléguer ; & pourtant les Pièces qu’on lui destine ne sont rendues publiques qu’après des longueurs infinies. […] Tâchons que ceux qui tiennent pour les différens genres lyriques, soient contraints d’avouer que l’on rend à chacun de ces genres la justice qui lui est due. […] Sa musique enjouée & bouffonne le récompense avantageusement de ce qui lui manque ; elle le rend certain de l’emporter sur l’Opéra-Sérieux ; tant que le goût de la Nation ne changera pas.