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302. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Tous les sujets de tragédie regardent des Princes, toutes les catastrophes sont quelque meurtre, et la pièce une intrigue contre eux : la plupart sont des conjurations. […] Mais dans les plus minces, comme dans les plus belles pièces, ce sont là les éléments du cothurne, les premiers vers qu’enfante une Muse tragique, qu’elle regarde comme les morceaux brillants, dans lesquels le Parterre croit sentir l’excellence de son être, et le Petit-maître élever son âme ; ce qui en bonne politique devrait faire supprimer le théâtre. […] Regarde le malheur de Brute et de Cassie : La splendeur de leur nom en est-elle obscurcie ? […] Les réponses injurieuses de cet enfant, à la Reine elle-même, ainsi que les chœurs, et les discours de tous les Acteurs, font voir que sous prétexte de religion tout a été élevé dans une haine et un mépris souverain contre une Reine qu’on devait regarder comme légitime jusqu’à ce que le Roi fût reconnu : haine et mépris comblé d’éloges par le grand Prêtre qui en donne l’exemple : « … Sa mémoire est fidèle, Vous cultivez déjà leur haine et leur fureur, Vous ne leur prononcez mon nom qu’avec horreur », disait Athalie avec raison. […] Ils ne regardent pas un Tyran comme un Roi.

303. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

Un grand théologien des derniers temps, que l’Église vient de mettre au nombre des saints, saint Alphonse de Liguori, ne craint pas de regarder comme coupables de péché mortel ceux qui assistent aux très-mauvais spectacles. […] Deuxième fait. — Les théologiens les plus renommés regardent communément le théâtre comme une occasion prochaine de péché mortel et enseignent que ceux qui fréquentent le théâtre ne peuvent pas recevoir la sainte absolution. […] Il regarde la musique et la danse, qui en sont l’âme, comme des écueils où la modestie et la pudeur échouent presque toujours.

304. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Mais qu’on les regarde, qu’on les observe à leur retour de ces scènes funestes, où leur innocence a reçu le premier ébranlement. […] Il en est d’un genre différent, dont les chefs du gouvernement doivent s’occuper comme d’une affaire qui leur est particulière, et d’autant plus digne de leurs regards, qu’elle regarde la destinée générale des empires. […] Il cessa dès ce moment de se regarder comme chevalier, et accusoit la dureté du sort qui en peu d’heures avoit changé cet état honorable contre celui de saltimbanque : Eques Romanus lare egressus meo, Domum revertar mimus.

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