C'est beaucoup lui nuire que de l'accoutumer à regarder ces sortes d'objets sans horreur et avec quelque sorte de complaisance, et de lui faire croire qu'il y a du plaisir à aimer et à être aimé.
Disons encore plus à la louange de notre espèce, & cette réfléxion regarde particulièrement la Tragédie ; par un penchant naturel, qui subsiste toujours en nous malgré nos vices, & qui prouve que nous sommes faits pour vivre en société ; ce n’est pas seulement aux incidens, aux malheurs réels, que nous voyons arriver sous nos yeux, que nous prenons vivement part ; dès qu’on nous peint avec des couleurs vraisemblables, ou avec un crayon énergique, des revers auxquels l’on peut être sujet, nous sommes émus & affectés. […] Le Drame tragique qui ne nous désespère point par une catastrophe affligeante, n’est pas regardé comme une véritable Tragédie.
Qui ne regarde pas ces malheureuses chrétiennes, si elles sont encore dans une profession si contraire aux vœux de leur baptême : qui dis-je, ne les regarde pas comme des esclaves exposées, en qui la pudeur est éteinte ?