Il se donne au Vainqueur, en reçoit des biens & des charges, & lui en conserve la conquête. […] Il a tort, la somme étoit alors fort considérable : c’est toujours avoir reçu une pension de l’ennemi, ce qui encore le rend très-suspect. […] On la ramene, on la mer sur le bucher ; la foudre tombe, disperse le bois (opération peu physique), & sauve la victime infame qu’elle auroit dû écraser (protection aussi peu digne de Dieu) ; & ce qui n’est pas moins contraire à la nature, cette femme laisse faire tout cela sans parler des gages qu’elle a reçu de Juda, qui lui auroit sauvé la vie, & qu’elle n’avoit demandé que dans ces vues. […] L’Auteur sans doute en veut aux Suisses, qui vendent leur service aux Princes qui veulent les soudoyer ; car voudroit-il condamner toute sorte de guerre, & tous les soldats qui reçoivent la solde ?
Hé mon Sauveur, comment on reçoit vos bienfaits ! […] Ce grand saint, encore plus angelique par sa pureté que par sa doctrine, qui reçut un excellent don de continence après une victoire signalée qu’il avoit remportée dans sa jeunesse ; luy, dont les sentiments sont si rigides touchant les pensées, voudroit-il justifier des divertissements, qui pour le moins sont une occasion prochaine d’une infinité de pensées dangereuses ? […] Le travail du corps ou de l’esprit estant la pénitence générale imposée à tout le genre humain, ny riches ny pauvres n’en sont dispensez : & les pécheurs sur tout n’ont droit de recevoir la nourriture, qu’aux conditions que la Justice divine veut bien la leur accorder, & la principale de ces conditions c’est le travail.
C’est une chose ordinaire, qu’un ennemi mette tout en œuvre pour se venger d’un ennemi, après en avoir reçu de grands outrages ; les mauvais traitements qu’il lui fait, ne surprennent point. […] On obligeait les Comédiens qui voulaient embrasser la Foi chrétienne, de renoncer à leur métier ; et si après avoir reçu le Baptême, ils reprenaient l’exercice de la Comédie, on les excommuniait, et on les retranchait du nombre et de la société des Fidèles. On regardait les Comédiens comme des infâmes ; et ils n’étaient pas même reçus à former des accusations.