On pourrait reprocher avec raison aux Italiens, & beaucoup plus encore aux Anglais, d’avoir conservé dans leurs meilleures Comédies trop de Scènes de Parades ; on y voit souvent règner la licence grossière & révoltante des anciennes Comédies, nommées Tabernaires (ou de Taverne). […] Quelques Auteurs attribuent cette Pièce à Jean de Meun, mais Jean de Meun cite lui-même des passages de Pathelin dans sa continuation du Roman de la Rose ; & d’ailleurs nous avons de bonnes raisons pour rendre cette Pièce à Guillaume de Lorris*. Si nous sommes étonnés, avec raison, que la Farce de Pathelin n’ait point eu d’imitateurs pendant plusieurs siècles, nous devons l’être encore plus que le mauvais goût de ces siècles d’ignorance règne encore quelquefois sur notre Théâtre : nous serions bien tentés de croire que l’on a peut-être montré trop d’indulgence pour ces espèces de recueils de Scènes isolées, qu’on nomme Comédies-à-tiroirs.
, que la raison doit expliquer ce que l’Ecriture a voulu taire, et faisons nos efforts pour concilier les conclusions des Théologiens avec les décisions des Pères de l’Eglise. […] , que tout ce qui est contre la raison est vicieux ; or il est contre la raison qu’un homme veuille être à charge aux autres, qu’il s’oppose à leurs innocents plaisirs, qu’il ne veuille jamais être de la partie, ni contribuer par ses paroles ou par ses actions à leur divertissement commun. […] : qu’en tout ce qui peul être réglé selon la raison, l’on doit appeler superflu ce qui passe cette règle, et défectueux ce qui ne l’égale pas. […] » Il n’est donc besoin que des lumières de la raison pour condamner de si grands excès. […] Qu’on ne me dise point que c’est parce que les derniers jouent par intérêt, et pour en retirer du profit, au lieu que tous les autres ne le font que pour leur divertissement ; car cette raison fait pitié.
C’est, cette habitude, si basse dans les Maîtres du monde, que les Romains, & toute la Terre depuis eux, ont reproché avec raison à l’Empereur Néron. […] Mais cet honneur disparoît avec eux ; & ne passe point aux Acteurs, qui ne sont que des Comédiens aux yeux de la raison. […] Les Romains en autorisant un usage si dangereux, avoient des raisons proportionnées aux maux qu’il devoit causer. […] Nous croyons voir ces raisons dans la politique & dans la législation Romaines. […] C’est pourquoi ils firent de leurs divertissemens un spectacle qui, en révoltant l’humanité & la raison, en diminuoit le désir & l’yvresse.