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18. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « Mandement  » pp. 37-43

Il arrive cependant sur ce sujet, comme il est arrivé sur tant d’autres, des moments de lumière où la vérité se découvre, et où les excès deviennent si grands et si visibles, que l’on est obligé de parler et de donner des règles pour en arrêter la licence. […] Ce n’est point ce qui se fait ici ou là, comme parlait autrefois un grand Saint, ni ce qu’une mauvaise coutume, ou pour parler le langage d’un Saint Pape, une malheureuse corruption a insensiblement établi, qui doit être la règle de notre conduite. Ce sont les règles de l’Evangile et les Saints Canons que l’Eglise nous a donnés, qu’il faut écouter et qu’il faut suivre. […] Nous avons sujet de craindre que les règles que nous donnons ici à notre Diocèse, et que nous ordonnons d’y suivre, ne déplaisent peut-être à des particuliers plus esclaves de la coutume qu’instruits de leur Religion.

19. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre X. Des Décorations. » pp. 336-344

M on dessein n’est point de donner des règles aux Peintres ni aux Machinistes. […] A quoi me servirait de raisonner sur des règles que l’on ne connaît plus ? […] Sophocle a suivi cette règle trop dédaignée, avec un art infini dans son Electre. […] Racine, dans sa Tragédie d’Esther, a mis en usage la règle que je recommande.

20. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. Si la Musique Française est plus agréable que la Musique Italienne. » pp. 287-291

Que dirait-on de voir un tableau qui ne serait parfait qu’aux yeux des Peintres, ou qui ne charmerait seulement que ceux qui auraient fait une longue étude des règles de la peinture ? […] On admire les Ouvrages de M. de Voltaire, sans être né Poète, sans avoir aucune idée des règles de la versification. Les oreilles sont enchantées par la mélodie qui règne dans les compositions de plusieurs Musiciens Français, sans qu’elles soient dirigées par les règles de la musique.

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