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444. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Avec les croix qu’ils ont élevées sur les places publiques et sur nos grandes routes, ils ont voulu planter l’étendard de leur domination. […] L’ordre le plus régulier y règne ; il n’est pas une place où la mère de famille ne puisse se montrer avec ses filles, sans craindre de dangereux exemples : l’œil du public pénètre partout, et des flots de lumière rendent facile et efficace la surveillance de tous sur chacun. […] … Une statue colossale est élevée, inaugurée sur sa place publique : A qui ? […] « Alors Jésus parla au peuple et à ses disciples, en leur disant : « Les scribes et les pharisiens se sont assis sur la chaire de Moïse. » « Ils lient des fardeaux pesants et insupportables, et les mettent sur les épaules des hommes, et ils ne veulent pas les remuer du bout du doigt. » « Ils aiment les premières places dans les festins, et les premières chaires dans les synagogues. » « Ils aiment qu’on les salue dans les places publiques, et que les hommes les appellent rabbin ou docteurs. » « Mais malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; car vous n’y entrez pas vous-mêmes, et vous vous opposez encore à ceux qui désirent d’y entrer. » « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites parce que, sous prétexte de vos longues prières, vous dévorez les maisons des veuves : c’est pour cela que vous recevrez un jugement plus rigoureux1. » « Malheur enfin à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte, et, après qu’il l’est devenu, vous le rendez digne de l’enfer deux fois plus que vous !.

445. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Il ajoute que les Poètes s’attiraient autrefois de l’admiration pour les grands services qu’ils rendaient : ils instruisaient de tout ce qui avait rapport à la Religion et à l’Etat : ils polissaient les mœurs, modéraient les passions, perfectionnaient l’esprit, et apprenaient aux hommes à devenir habiles pour leurs affaires personnelles et pour les emplois publics. […] En effet la poésie étant un art, doit être utile par la qualité de sa nature et par la subordination essentielle que tout art doit avoir à la Politique, dont la fin générale est le bien public. […] Ce n’est pas que je refuse ici à l’Auteur un aveu public de son bel esprit, dont je suis touché autant que qui ce soit : mais il me sera permis de lui avouer aussi que ses plaisanteries, si l’on peut ainsi les appeler, vont trop loin, et que son enthousiasme lui fait outrer les caractères. […] Mais le Français l'a particularisé aux seuls titres, lettres, et enseignements publiques d'un corps, comme d'un Royaume, pays et Province, d'une ville, communauté, Eglise, chapitre et semblables.

446. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

. « Ne sera loisible aux Fidèles d’assister aux Comédies et autres Jeux joués en public ou en particulier, vu que de tout temps cela a été défendu entre les Chrétiens comme apportant corruption de bonnes mœurs, mais surtout quand l’Ecriture Sainte y est profanée ; néanmoins quand en un Collège il sera trouvé utile à la Jeunesse de représenter quelque Histoire, on le pourra tolérer, pourvu qu’elle ne soit tirée de l’Ecriture Sainte, qui n’est baillée pour être jouée, mais purement prêchée. […] Ils ne peuvent ignorer que l’Eglise les regarde comme des pécheurs publics ; et puisque par leur état ils sont pécheurs, qu’ils écoutent avec frayeur ce qui est dit au Psaume 49. « Peccatori autem dixit Deus, quare tu enarras justitias meas, et assumis testamentum meum per os tuum. […] » Et les Chrétiens ne s’attireront-ils pas les reproches que faisait Arnobe aux Païens, de ce qu’ils laissaient représenter leurs Dieux à des personnes destinées aux divertissements publics, n’est-ce pas assez qu’on souffre les Comédiens, faut-il même que les Comédiens osent représenter les Histoires les plus saintes, et que pour divertir le monde on mêle dans ces Histoires des plaisanteries et des fictions Advers. gent. […] C’est assurément plus qu’ils ne devaient espérer, qu’on les ait laissé vivre aux dépens du Public, dans un temps où la cherté des vivres, et le besoin pressent des Pauvres, demandait que l’argent ne fût employé qu’à des dépenses nécessaires.

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