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168. (1715) La critique du théâtre anglais « privilège du roi. » pp. 502-504

Notre cher et bien aimé ***, Nous ayant fait remontrer qu’il désirerait faire imprimer et donner au Public un ouvrage de sa composition, intitulé, la Critique du Théâtre Anglais comparé au Théâtre d’Athènes ; de Rome et de France ; et l’Opinion des Auteurs tant profanes que sacrés touchant les Spectacles : de l’Anglais de M. […] A la charge que ces Présentes seront enregistrées tout au long sur le Registre de la Communauté des Imprimeurs et Libraires de Paris, et ce dans trois mois de la date d’icelles ; que l’impression dudit Livre sera faite dans notre Royaume et non ailleurs, en bon papier et en beaux caractères, conformément aux Règlements de la Librairie ; et qu’avant que de l’exposer en vente, il en sera mis deux exemplaires dans notre Bibliothèque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, et un dans celle de notre très cher et féal Chevalier Chancelier de France le sieur Phélypeaux Comte de Pontchartrain, Commandeur de nos Ordres : le tout à peine de nullité des Présentes.

169. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

Elle le verra, non plus dans les hommes à qui le monde permet tout, mais dans une fille qu’on montre comme modeste, comme pudique, comme vertueuse, en un mot, dans une héroïne ; et cet aveu dont on rougit dans le secret est jugé digne d’être révélé au public, et d’emporter comme une nouvelle merveille l’applaudissement de tout le théâtre ». […] Voici ce que dit Bossuet sur ce point : « Elle (l’Église) condamne les comédiens, et croit par là défendre assez la comédie ; la décision en est précise dans les Rituels, la pratique en est constante ; on prive des sacrements, et à la vie et à la mort, ceux qui jouent la comédie, s’ils ne renoncent à leur art ; on les passe à la sainte table comme des pécheurs publics ; on les exclut des ordre sacrés, comme des personnes Infâmes ; par une suite infaillible, la sépulture ecclésiastique leur est déniée. […] Mais de là il ne s’ensuit pas qu’il faille autoriser les périls publics : si les hommes ne les aperçoivent pas, c’est aux prêtres à les instruire et non pas à les flatter ». […] Le frein religieux brisé, la morale publique et privée est bientôt emportée dans le torrent rapide et bourbeux des honteuses et sales passions. […] Il prétend que c’étaient de simples joueurs, joculatores, des jongleurs, des baladins, qui donnaient des ludicra jocosa, des divertissements et des jeux publics ; ou même des joueurs de flûte, etc.

170. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

Vous nous demandez sans cesse si les Spectacles et les autres plaisirs publics sont innocents pour des Chrétiens ? […] les Spectacles, tels que nous les voyons aujourd’hui, plus criminels encore par la débauche publique des créatures infortunées qui montent sur le Théâtre, que par les scènes impures ou passionnées qu’elles débitent, les Spectacles seraient des œuvres de Jésus-Christ ? […] Ces principes de corruption reçoivent une nouvelle force des Spectacles publics où les pères et les mères ont l’imprudence de conduire leurs enfants de l’un et de l’autre sexe. […] Vous autres Philosophes, qui vous prétendez si fort au-dessus des préjugés, ne mourriez-vous pas tous de honte, si, lâchement travestis en rois, il vous fallait aller faire aux yeux du public un rôle différent du vôtre, et exposer vos majestés aux huées de la populace ? […] A quoi aboutit la morale de pareilles pièces, si ce n’est à encourager les méchants et à leur donner le prix de l’estime publique due aux gens de bien ?

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