C’est le même plan qui avait été proposé il y a quelques années par un Comédien lui-même, cet honnête homme dont parle M.F. […] Ce que propose M.F. de recommander aux Censeurs de redoubler leur exactitude pour ne souffrir dans les Pièces, ni impiété, ni satire personnelle, ni obscénités, ne suffit pas pour en écarter le danger. […] Du côté de l’impiété, de la satire, et de l’obscénité, l’expédient proposé serait excellent pour les Pièces à venir ; mais dans les anciennes que l’on joue tous les jours, il n’y en a presque point d’admissibles pour la pureté. […] Elle doit être bien jalouse de se voir l’objet de sa prédilection, et d’être proposée pour modèle à la France. […] Que les précautions qu’on propose de prendre pour rendre le Théâtre moins digne de censure, sont insuffisantes ; et que tant que l’on y laissera subsister l’amour, toutes les réformes seront inutiles.
Cela est vrai : mais l’exemple proposé n’en est que plus frappant.
Que si nous faisons profit des erreurs, puisque les erreurs font les hommes sages, et que nous nous proposons, pour exemplaires de nos actions, les conseils des plus anciens personnages, que l’âge et l’expérience sont inévitables ; n’avouerons-nous pas que l’histoire nous doit servir de très excellent miroir pour y considérer le vice et la vertu, non terminés par la vie d’un mortel, mais par le perpétuel récit de tous les âges, et de tous les siècles.