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136. (1700) IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, etc. [Sermons sur tous les sujets de la morale chrétienne. Cinquiéme partie] « IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, &c. » pp. 95-126

Que si les mondains s’appliquent particulierement en ce temps, à satisfaire tous leurs sens, par les objets qui leur sont propres, l’on peut dire qu’un de leurs plus agreables divertissemens, celuy qu’ils recherchent avec plus de passion, & qui les occupe le plus agreablement, est la comedie, le bal, les danses, & les autres spectacles, qui sont souvent criminels, & toûjours dangereux ; spectacles opposez à l’esprit du Christianisme, & à la profession que nous avons faite si solennellement de renoncer aux pompes & aux magnificences du monde, puisque c’est s’y r’engager publiquement, que de courir avec tant d’ardeur aux spectacles publics, jusque-là que c’étoit autrefois une marque d’apostasie de sa Foy, & de sa Religion, comme assûre l’éloquent Salvien, Est quædam in spectaculis apostatatio fidei . Je ne pousseray pas la censure & l’invective jusque-là, que de soûtenir que c’est absolument renoncer à la profession de Chrétien, que de se trouver aux spectacles, ausquels les Chrétiens passent une partie du Carnaval ; mais aprés vous avoir déja fait voir le desordre qui se trouve dans les autres divertissemens de ce temps, je vous diray que celuy-cy est le plus criminel pour quelques-uns, & le plus dangereux pour les autres, & que c’est veritablement une chose digne des larmes que verse l’Eglise, & des gemissemens qu’elle pousse vers le ciel, de voir ses enfans aveuglez jusqu’à ce point, que de s’exposer pour satisfaire une vaine curiosité, au danger de leur salut. […] Quand les saints Peres vouloient détourner les premiers Chrétiens de ces spectacles, la plus forte raison qu’ils leur en apportoient, étoit, que cela étoit contraire à leur profession, & qu’ils devoient se souvenir qu’ils étoient Chrétiens ; ils ne s’amusoient pas à leur prouver si c’étoit un peché mortel, ni à leur expliquer ce qu’ils pouvoient faire en sûreté de conscience, ou ce qu’ils ne pouvoient pas ; c’étoit assez de leur faire entendre, que le nom & la qualité de Chrétiens, qui les obligeoit à mener une vie retirée, & éloignée de ces divertissemens mondains, y étoient interessez ; ils s’en tenoient là, sans disputer avec leurs Directeurs sur la qualité du peché ; au lieu qu’aujourd’huy, s’il n’y va du salut, & si le peché qu’ils commettent n’est d’une nature à leur attirer la damnation éternelle, rien ne peut être un motif suffisant pour reprimer cette ardente passion. […] Ne me dites point, que vôtre âge, vôtre profession & vôtre état vous mettent à couvert de ce danger ; car cela même est le plus dangereux écueïl où vous puissiez donner, de croire, contre le sentiment de tous les Saints, & contre l’experience de tous les hommes ; que vous n’avez rien à craindre des surprises d’une passion, que les Solitaires mêmes, aprés avoir blanchi dans les austeritez de la penitence, ont crû si redoutable, & qui n’ont pû trouver d’autre moyen de s’en défendre, que la fuite des occasions, & des objets capables de l’exciter.

137. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

Personne n’ignore que les plus anciens Conciles prononcent l’excommunication contre tous Farceurs, Sauteurs & Comédiens, tant qu’ils exercent cette odieuse profession. […] » Marmontel, dans son Apologie du Théâtre, convient que « à l’égard des tentations auxquelles une Actrice est exposée, il en est qui dans la situation actuelle des choses, semblent comme inévitablesc ; on ne doit pas s’attendre, ajoute-t-il, de voir des mœurs pures au Théâtre, tant que le fruit du travail & du talent ne pourra suffire aux dépenses attachées à cette Profession ».

138. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVII. Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. » pp. 119-141

Ces personnes malheureuses, ajoute-t-il, qui n’ont pas honte de danser, même devant les Eglises qui sont dédiées à la mémoire des Saints, quoiqu’elles soient venues à l’Eglise comme fidèles, et comme faisant profession du Christianisme ; elles s’en retournent néanmoins chez elles, avec l’esprit, et avec les vices des Païens, parce que cette coutume de danser n’est qu’un reste du Paganisme. » Ser. 215. […] C’est par cette lâcheté que nous détruisons tous les mystères du symbole, ou au moins que tout ce qui est contenu dans la profession de notre créance est ébranlé, parce que les conséquences nécessaires ne sauraient subsister lorsqu’on ne s’arrête pas inviolablement aux principes qui les doivent appuyer et soutenir. » De provident. li. 2.

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