Un fait de cette nature peut-il être avancé sans preuves, sans une parfaite certitude morale ? […] Vous faites profession de reconnoître la divinité de la Révélation : ainsi je me dispense de vous rappeller ici les preuves qui nous déterminent à la recevoir avec soumission ; & je me contenterai de vous indiquer en peu de mots notre manière de raisonner, en conséquence de la persuasion où nous sommes, à l’égard des dogmes qu’elle nous enseigne, & surtout à l’égard de la divinité de notre Sauveur.
» « Quand même on pourrait me disputer cet effet ; quand même l’on soutiendrait que l’exemple de force et de vertu qu’on voit dans Titus, vainqueur de lui-même, fonde l’intérêt de la Pièce, et fait qu’en plaignant Bérénice, on est bien aise de la plaindre ; on ne ferait que rentrer en cela dans mes principes : parce que, comme je l’ai déjà dit, les sacrifices faits au devoir et à la vertu, ont toujours un charme secret, même pour les cœurs corrompus : et la preuve que ce sentiment n’est point l’ouvrage de la Pièce, c’est qu’ils l’ont avant qu’elle commence. […] [NDA] La preuve de cela, c’est qu’il intéresse.
La preuve c’est que par la suite elle a été vuë avec le concours le plus général. […] Vous avez senti la foiblesse des preuves que vous apportez pour détruire l’utilité de la Comédie. […] La preuve que la chose est possible, c’est que Moliere croyoit être tel. […] Qui vous a répondu qu’ils n’en donneroient pas les preuves les moins suspectes, si on vouloit prendre la peine d’y faire attention ? […] Cette preuve de bonté seroit plus que suffisante pour anéantir toute prévention, si nos Ecclésiastiques n’en diminuoient l’effet par leurs censures.