D’où il arrive que ces vers qui décrivent si finement & si spirituellement ces petites foiblesses, étans prononcés d’une maniere touchante & d’un ton languissant, & accompagnés du geste, de la voix & des autres graces du visage & de l’habit, font bien plus d’impression sur les cœurs, que le stile fade & insipide avec lequel on décrit leurs vertus : & c’est ce qui me conduit insensiblement à ma derniere preuve que je tire des Acteurs, c’est à dire des Comediens, pour vous convaincre que la comedie est effectivement un reste du paganisme, ou si vous aimez mieux, le paganisme pretendu reformé. […] Aprés cela que vous en semble Messieurs & mes Dames, je vous fais juges & arbitres de ce different qui est entre Jesus-Christ & les Comediens, vous avez vû & examiné les preuves que j’ay apportées pour vous faire comprendre que la comedie est effectivement atteinte & convaincuë du premier crime dont elle est accusée, sçavoir de profaner la sainteté de la Religion. […] Venons aux preuves.
Ferjeux que les Habitans auront jugé la plus sage, qui aura donné les plus grandes preuves de respect pour notre sainte-religion, de fidélité à remplir les devoirs qu’elle impose, de piété filiale, de charité pour les pauvres, de douceur ; de modestie.
Car qu’Elias soit le chariot d’Israël, cela ne fait rien pour preuve des jeux publics, nommés Circenses étaient jeux publics de lutteurs, et de chevaux courant à qui mieux, qui se faisaient à Rome en une place grande et spacieuse, pour donner passe-temps au peuple.