Tout cela est dans les mœurs Romaines, & présente des leçons de vertu bien différentes de Mélanie, où l’on ne voit que des crimes, sans vrai-semblance, & une mort détestable. […] Une fille raisonnable, fervente, qui est entrée de bonne foi dans un saint état, dont elle a goûté la douceur, peut-elle se laisser ébranler, ou plutôt bouleverser dans l’instant par des portraits affreux dont elle connoît la fausseté par expérience, faits par une malheureuse que la vue d’une mort présente ne peut toucher ? […] A mon perfide époux je vas me présenter, Il ne soutiendra pas la fureur qui m’anime, Ou si je ne vous puis dérober à ses coups, Ma fille, ils pourroient bien m’immoler avant vous, De mon bras tout sanglant il faudra l’arracher : Venez, si vous osez, la ravir à sa mère, &c.
Ce nouveau Corps littéraire, mi-parti aussi entre des Académiciens & des gens qui ne le sont pas, ce qui fait la distinction de la noblesse & de la roture du Parnasse, présentera à la postérité le bonheur de l’âge d’or, où regnoit une parfaite égalité entre les hommes. […] De plusieurs éloges de M. de Fenelon présentés à l’Académie, deux ont été accueillis avec distinction ; l’un a été couronné, l’autre a concouru pour le prix : un troisieme a eu l’accessit. […] Le Mercure faisant l’extrait du discours présenté à l’Académie par le sieur la Harpe (devenu fameux par l’arrêt du Conseil) quoique son éloge de Moliere ait plus de cent pages, & que l’auteur pour le rendre digne du prix y ait donné ses plus grands soins : Ce n’est, dit-il, qu’une esquisse.
On doit donc encore se flatter, ou du moins former des vœux, pour que ce parti religieux, si exigeant, ne parvienne pas à persuader au gouvernement de présenter des lois funestes, qui indiqueraient positivement le désir du ministère : 1°.