L’esprit accoutumé à se nourrir de toutes les manieres de traiter la galanterie, n’étant plein que d’aventures agréables & surprenantes, & de vers tendres, délicats & passionnés, fait que le cœur dévoué à tous les sentimens, n’est plus capable de retenue…. […] En voici les paroles : « Ces maximes & réflexions pleines de principes de religion, découvrent avec une entiere évidence le mal que font ceux qui assistent à la Comédie, & le scandale qu’ils y donnent. […] En vain l’esprit est plein d’une noble vigueur, Le vers se sent toujours des bassesses du cœur. […] L’on voudroit que tous ceux qui fréquentent nos Spectacles, y prissent l’idée d’une vie pleine de joie & de délices ; Plena gaudiorum, vita plena Nectaris. […] Elle fut accueillie par les Auditeurs sensés, comme l’ouvrage d’un véritable homme de Lettres, d’un Auteur plein de raison, de graces & de goût, & d’un Académicien du bon ton » : ces qualités se trouvent bien établies par la Lettre suivante, que M.

Il verra reuiure ceux qui estoient morts ; bien plus il verra des squelettes décharnés, & quasi pourris sortir des tombeaux pleins de vie.

Enfin, ne pouvant se dispenser de faire entrer dans leurs Pieces des méchans & même des scélérats, & de les faire parler conformément à leur caractere, ils eurent soin de prémunir l’esprit des Spectateurs contre le poison du vice, en introduisant sur la scene le Chœur composé de Personnages vertueux & innocens, qui prenoient part à l’action ; s’intéressoient pour la vertu opprimée ; détestoient l’injustice, & corrigeoient, par des maximes pleines de sagesse & de gravité, ce qu’il y avoit de repréhensible dans la conduite & dans les discours de quelques-uns des Interlocuteurs.