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358. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59

« La passion de la comédie le tyrannisait si fort que la troupe des Comédiens du Roi ne lui suffisant pas, il en voulut aussi avoir une à lui, qui le suivît partout, et lui donnât chez lui le plaisir de la comédie. […] Tel est l’esprit des courtisans, des mondains, surtout des amateurs du théâtre : religion, mœurs, affaires, plaisirs, tout est un jeu pour eux. […] Bien des gens qui ne peuvent se persuader que la faiblesse d’un homme si célèbre pût aller si loin, ont cru qu’il n’agissait que par politique, et il est vrai que le goût des spectacles pouvait servir à ses vues, et qu’il était trop habile pour ne pas tirer parti même de ses plaisirs. […] Il fallait, pour se maintenir, tourner les esprits sur quelque autre objet ; rien n’y était plus propre que d’endormir dans les plaisirs, dissiper par les spectacles, amuser par les fêtes, gagner par des magnificences, des Courtisans inquiets, qui laissés à eux-mêmes ne cessaient de cabaler contre lui. […] Richelieu crut que le moyen de calmer les esprits, de se rendre maître, et de prévenir de pareils mouvements, c’était de faire une révolution dans les mœurs de la nation, en l’amollissant par le plaisir, et la dissipant par la frivolité.

359. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — VI. Elle le donne pour une foiblesse : mais on veut qu’il y régne. » p. 12

Mais l’amour ne paroît sur la scène, que comme une belle, comme une noble foiblesse ; comme la foiblesse des Héros, des Héroïnes ; enfin comme une foiblesse si artificieusement changée en vertu, qu’on l’admire ; qu’on lui applaudit sur tous les Théâtres ; & qu’elle doit faire une partie si essentielle des plaisirs publics, qu’on ne peut souffrir de Spectacles où non-seulement elle ne soit, mais encore où elle ne régne & où elle n’anime toute l’action.

360. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Av Roy. » pp. -

SIRE, Il est bien juste que tandis que VOSTRE MAIESTÉ va s’exposer sur la Frontiere pour nostre repos, nous employons dans nos Cabinets toute cette tranquillité pour sa gloire : Que faisant une partie de l’objet de ces fatigues, nous prenions soin de ses delassemens ; & que pour tant & de si glorieuses peines, nous luy preparions quelques plaisirs.

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