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61. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

Il y a des Pièces entières qui sont de ce style, et d’autres qui ne causent pas moins de mal, à ce que l’on pense, par le mépris des lois du Mariage et de toutes les bonnes mœurs, ce qui est leur principal sujet ; Et pour montrer que ce ne sont point de misérables Farces faites à la hâte, comme celles que les Saltimbanques et Charlatans jouent aux places publiques, elles sont faites toutes exprès par des Auteurs dont les noms sont aux affiches et aux Livres imprimés, comme voulant en tirer de la gloire, et l’on trouve de ces belles Pièces autant en Vers qu’en Prose. […] Les Comédies où les passions sont si bien représentées, ont offensé tous les Dévots ; Selon leur opinion on y emploie des paroles trop tendres qui réveillent la passion d’amour dans les cœurs ; Il s’y trouve en quelques endroits des Discours véhéments qui excitent la colère pour des sujets qui ne le valent pas ; l’orgueil et l’ambition y ont leur place, pour nous apprendre à rechercher les faux biens du Monde, et à mépriser les vrais biens, qui sont ceux de la Vertu, et tous les biens entièrement spirituels.

62. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Elle n’est qu’un détail des ouvrages en très-grand nombre qu’il avoit composés, des diverses places de musicien qu’il a occupé en différentes cours de Dresde, de Berlin, de Brunswick, &c où ses talens l’on fait appeller. […] Ici c’étoit une assemblée sérieuse des conseillers de la Tournelle, & toute la suite de la procédure criminelle : il ne manquoit que le questionnaire, dont il craignit que l’atrocité ne révoltât ; mais qui bientôt sera introduit comme tout le reste, & l’exécution en place de Greve. A la place de la question, on a mis une déclamation pompeuse contre la question (matiere à la mode), & on fait dire en vers une petite partie de ce qu’on a tant de fois répété en prose. […] Dans le recueil des contes on en a laissé quantité qui auroient pu trouver place parmi les fables aussi bien que ceux qu’on y a inséré. […] Cette idée n’est pas neuve ; les théatres de Rome & d’Athenes étoient comme un place publique où aboutissoient plusieurs rues, dans chacune desquelles étoient des personnages, & se passoient des actions relatives à la piece.

63. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre premier. Du Theatre. » pp. 73-99

L’endroit le plus ordinairement choisi pour la construction de ces sortes d’edifices estoit une place publique, où l’intelligence de l’Architecte pût travailler sans contrainte & sans obstacle, & répondre plus surement à l’attente du Peuple, & à la magnificence de l’entreprenneur. […] Cette place fut occupée par les personnes de qualité, comme Magistrats, Senateurs, & ensuite par les Chevaliers, les Dames, les Vestales & autres personnes, selon le temps. […] Entre les colomnes il y eût trois mille Statuës d’airain, & enfin, pour achever en peu de mots une grandeur incroyable, il y avoit de la place dans son aire (pour user d’un mot de quelques Modernes) pour quatre-vingt mille Spectateurs.

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