C’est un des droits, un des devoirs de leur place, dont ils sont le plus jaloux.
Une Dame pieuse la place dans une maison honnête, & la marie : elle y a une nombreuse famille qu’elle éleve chrétiennement, qu’elle établit avantageusement ; elle meurt enfin saintement. […] Sa femme, femme comme il y en a peu, alla chez la Comédienne, & la catéchisa si bien qu’elle retira ces billets, & lui fit à la place une pension viagère de 100 louis. […] Ses sanglots, qui avoient souvent, mais de bonne grace, entrecoupé son discours, se trancherent ici tout-à-fait ; sa voix, étouffée dans ses soupirs, suffoquée dans ses larmes, donna place à celle de la Reine, qui en fur touchée, la releva doucement, lui donna sa main à baiser, lui accorda sa protection, la fit écrire sur le livre de vie, c’est-à-dire sur la liste des pauvres filles qu’on devoit marier. […] Dans ce livre, qui n’a guère plus de dévotion que les ouvrages & la conduite des gens de théatre, on trouve ordinairement amicus, amica, frater & soror, à la place d’amant & de maîtresse, qu’ils ne se font aucun scrupule d’employer.
Ce rapport préside à sa toilette, à ses études : il lui prescrit la maniere d’entrer & de se présenter sur la scène, d’y venir à propos, d’y prendre la place qui lui convient. […] * Et quand on prétendroit que dans ce passage même le Poëte accorde que l’instruction produit au moins quelques sentations, c’est assez qu’il les place au dernier rang, comme insuffisantes.