C'est avec raison, Peuple Romain, que vous avez exclus les Comédiens du droit de bourgeoisie. […] Dieu (dit l'Apôtre) est venu pour laver de son Sang un peuple agréable à sa Majesté, et amateur des bonnes actions. Où est ce peuple pur et net ? Où est ce peuple agréable à Dieu ? Où est ce peuple qui fait gloire des bonnes actions ?
Il n’osa pas commencer à Rome ses folies théâtrales, un reste de pudeur lui fit craindre les yeux des Magistrats et du peuple. […] Tout ce peuple d’Ecrivains et de Comédiens, servilement à leurs gages, est trop affamé et trop misérable pour ne pas ménager une table délicate et une bonne bourse. […] Le faste, la hauteur, le mépris du peuple, entrent naturellement dans leur rôle. […] « Quid satius, mortem sic quisquam exhorruit, ut sit zelotypus thymeles stupidi collegæ Corinthi. » Et vous, Peuple Romain, êtes-vous plus excusable de voir tranquillement toutes ces folies ? […] Ces excès sont-ils plus croyables parmi nous dans une Noblesse qui se pique de sentiments, qui affecte de la hauteur, qui méprise le peuple ?
Le livre de l’Evangile est l’asile le plus assuré des peuples et des rois ; en le méditant, chacun y rencontrera le doigt d’un Homme Dieu, qui a su établir des droits et prescrire des devoirs ; comme homme il a senti combien l’indulgence et la miséricorde étaient nécessaires aux autres hommes ; comme Dieu il a offert, par les principes qu’il a tracés, les moyens de trouver le bonheur ici-bas, et de s’ouvrir la voie à une vie plus longue et plus glorieuse. […] L’Eglise chrétienne en assujettissant ceux qui suivent son culte à des pratiques hors desquelles il n’y a point de salut, a aussi tracé la ligne des devoirs des ministres de ce même culte ; les législateurs ecclésiastiques ont bien préjugé que s’ils n’imposaient pas aux prêtres de donner l’exemple de la chasteté, de la tempérance, de la modestie, de la simplicité et de la charité, les autres chrétiens ne les pratiqueraient pas eux-mêmes, et qu’ainsi une religion, dont l’observance seule doit faire le bonheur des peuples, se trouverait délaissée et anéantie. […] Canons du IVe concile de Carthage, an 398 ; « 2° L’évêque aura sa chambre ; et pour les services les plus secrets, des prêtres de bonne réputation, qui le voient continuellement veiller, prier, étudier l’Ecriture sainte, pour être les témoins et les imitateurs de sa conduite ; ses repas seront modérés, et on y verra des pauvres ; il n’aimera ni les oiseaux, ni les chiens, ni les chevaux, ni les habits précieux, et s’éloignera de tout ce qui tient au faste ; il sera simple et vrai dans tous ses discours, et méditera continuellement l’Ecriture sainte, pour instruire exactement son clergé et prêcher aux peuples selon leur portée. […] Conc. de Cologne, can. 1536 ; « 4° Afin que les ministres de l’Eglise puissent être rappelés à cette continence et pureté de vie, si bienséante à leur caractère, et afin que le peuple apprenne à leur porter d’autant plus de respect qu’il les verra mener une vie plus chaste et plus honnête, le S.