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313. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

Ce Spectacle qui fit disparoître de l’Italie, Tragédie & Comédie, fit perdre à la Musique Italienne son ancienne gravité. […] Car notre Poësie, dit-il, qui trop chargée d’ornemens, a communiqué sa maladie à la Musique, est devenue si figurée qu’elle a perdu toute expression naturelle.

314. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

Comme un Prédicateur qui irait prêcher aux petites maisons, on dira de moi : « Souvent, comme Joli, perd son temps à prêcherab. […] De là des danses de toute espèce, légères, graves, majestueuses, badines, bouffonnes, etc. qui peignent les mouvements de l'âme, des danses de Guerriers, de Bergers, de Paysans, de Furies, de Dieux, de Démons, de Cyclopes, d'Indiens, de Sauvages, de Mores, de Turcs, qui caractérisent les professions et les peuples ; de là ces mouvements compassés de la tête, des pieds, des bras, des mains, etc. qui tous doivent se réunir de concert pour former les traits du tableau ; de là tous les divers habits et parures analogues à ce qu'on veut représenter, mais qui tous élégants, dégagés, propres, conservent et rendent saillante la taille et la forme du corps, qu'ils laissent admirer ; de là cette souplesse moelleuse, cette mobilité coulante, cette marche gracieuse, cette symmétrie des pas, ces figures entrelaçées, cette espèce de labyrinthe où à tout moment on se perd et on se retrouve ; de là ces innombrables combinaisons de plusieurs danseurs qui se cherchent, se fuient, s'embarrassent, se dégagent, se parlent par gestes, varient à tous les moments la scène, mais qui dans tous leurs mouvements les plus compliqués, toujours soumis au coup d'archet, semblent n'agir que par la même impulsion.

315. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Avertissement. » pp. -

D’où il arrive que ceux qui ont plus de présomption que de capacité, se persuadent, contre l’expérience, qu’avec une grande théorie on ne peut faire d’ouvrages pitoyables : que ceux qui ont un peu plus de talens que de suffisance, ou un véritable génie n’osant enfreindre les loix, perdent des années & beaucoup de veilles à lutter contre leur esclavage.

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