Lorsque Quintilien demande pourquoi Cicéron a mis per hosce dies, & non pas per hos dies, il répond qu’il est plus aisé d’en sentir la raison que de la dire. […] Voilà pourquoi il n’est point un servile imitateur, & il marche le premier dans une route non frayée, Libera per vacuum posui vestigia princeps.
Le passage suivant, tiré d’un ancien auteur latin très-souvent cité, confirme bien mon opinion sur les effets irritants de l’action théâtrale : Segniùs irritant animos demissa per aurem Quam quæ sunt oculis subjecta fidelibus. […] Cet avis, transmis per aurem, au moyen du récit de quelque fait, pouvait à la vérité ne pas suffire à un aveugle fait exprès, à un têtu sans pareil comme Orgon ; mais il aurait suffi sans aucun doute à la masse des honnêtes gens, pour les engager à se mettre en garde contre ces loups, comme il suffit d’avertir ainsi les laboureurs qu’il y en a d’une autre espèce auprès de leurs bergeries, dans des bois même où ils n’en ont jamais vu, pour les déterminer à veiller nuit et jour sur leurs troupeaux ; en effet, on n’a jamais été obligé pour cela de représenter publiquement une de ces bêtes féroces croquant un mouton.
« Species forma cordi per oculos semel illigata vix magni luctaminis manu solvitur », dit S. […] après quoi il menace ceux qui en abuseront de la leur ôter : « Et juravit per viventem in sæcula sæculorum, quia tempus non erit amplius » ;Ibid. 10. 6.