Voilà qui décele le caractère des hommes, chacun s’arrange selon son goût ; les meubles & les habits sont une espece de Physionomie, qui peint les inclinations. […] Il n’est pas permis de peindre ce qu’il n’est pas permis de dire. […] Il n’est pas permis de peindre ce qu’il n’est pas permis de laisser voir. […] L’auteur lui-même n’en faisoit aucun cas, & pour en peindre la frivolité & le danger, qui en font tout le mérite. […] Tels sont les titres que les Seigneurs font peindre aux Eglises de leur terre.
Qu’il sache peindre d’après nature tel Artisan dans sa Boutique, cela lui tiendra lieu de l’intrigue la mieux recherchée, & composèe avec le plus d’Art. […] Regnard vint traiter après lui ceux qui lui échappèrent ou que la mort l’empêchat de peindre. […] Ils se présentent d’abord à l’homme de génie qui s’en saisit, & ne nous laisse à peindre que des vices de société. […] Il me semble que nos Poètes Tragiques, encouragés par les applaudissemens qu’ils ont vu prodiguer à M. de Belloi, doivent s’appliquer à nous peindre les infortunes, les vices, les vertus, des grands hommes nés dans la France. […] Rien : On se contente de le peindre au milieu de ses occupations & de sa famille.
Le soir chez mes amis devenu Parasite, J’entendrai Darnoncourt pénitent Sybarite, Regrettant les erreurs de sa belle saison, Peindre l’art de jouir en prêchant la Raison ; Et nouveau Sectateur des Lois de la Nature, Prétendre en fait d’amour, quoiqu’en dise Epicure ; Que l’instant qu’on oppose aux plus pressants désirs, Mûrit la jouissance, et triple les plaisirs. […] Soit que fils vertueux d’une coupable mère, Servant d’un Dieu vengeur l’implacable colère, Tu sortes tout sanglant du tombeau de Ninusn ; Soit que fils criminel du stoïque Brutuso, Tu pleures dans les bras d’un Romain trop sévère : Mais quand voyant briller entre les mains d’un père, Sur le sein d’Hypermnestrep un poignard suspendu, Tu peins le désespoir d’un amant éperdu, Tous les cœurs partageant ta douleur et ta rage, Volent pour désarmer le tyran qui t’outrage. Mais tout change ; et je vois trompant leurs surveillants, A l’aide d’un Valet, intriguer deux amants ; Sous le masque des Ris, la fine Dangevilleq , Jouer d’après nature, et la Cour et la Ville ; Tantôt d’un jeune objet servant la passion, Ecarter un témoin qui n’est point de saison ; L’instant d’après, Coquette ou Bourgeoise à la mode, D’un mari tout uni faire un époux commode ; Ou lorgnant un Galant, retirée à l’écart, Pour lui rendre un poulet, minauder avec art ; Soubrette inimitable, adroite, gaie, unie, Pour la peindre en trois mots, rivale de Thalier, Cette immortelle Actrice est seule sans défauts ; Dumesnil a ses jours, et Grandvals des égaux ; Là, j’aperçois Gaussin t, cette charmante Actrice Déguisée en Agnès, d’un air simple et novice, Exprimer ses désirs par sa tendre langueur, Et peindre dans ses yeux les miracles du cœur ; Retrouver dans l’Oracle une mine enfantine, Ou du Comte d’Olban triompher dans Nanineu. […] Que tu peins bien un Fat ! […] Mais j’entends de doux sons ; et la Vestrisae arrive, On dirait qu’elle veut, par sa marche lascive ; Du libertin Boucheraf , échauffant le cerveau, A peindre Messalineag, exciter son pinceau : O toi qui sans danser, te pâmant en mesure, Fais passer dans nos cœurs un rayon de luxure ; Quand te reverra-t-on, pour ton bien, notre honneur, Pour le repos du monde, et ton propre bonheur, En pet-en-l’air de gaze, au retour du Théâtre, Prodiguant tes trésors de corail et d’albâtre ; De ces fiers ennemis contre nos jours armés.